La Mauritanie et l’Union européenne (UE) ont discuté les relations commerciales entre elles et la nécessité d’exploiter le climat des investissements dans le domaine de l’hydrogène vert, a-t-on appris de la présidence mauritanienne. Ainsi, l’Europe se tourne vers la production d’hydrogène vert pour atteindre ses objectifs de transition énergétique d’ici à 2050. Suffisant pour qu’une délégation de l’Union européenne dont 17 entreprises de faire le déplacement à Nouakchott et à Nouadhibou afin de consolider le partenariat renforcé à ce sujet et explorer les opportunités d’investissements.
Nani Chrougha, le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie mauritanien, a ouvert la rencontre en saluant la présence de 17 entreprises européennes intéressées par le développement de l’hydrogène vert.
Tout en rappelant l’intérêt d’établir un partenariat avec l’UE, il a souligné les atouts énergétiques dont dispose la Mauritanie. « Nous avons un potentiel parmi les plus riches dans le monde : à la fois solaire et éolienne. Nous avons actuellement une centrale de 100 mégawatts éolienne, on a aussi la façade atlantique. Et nous mettons ce potentiel à la disposition des Européens en raisons des relations qui nous lient, en raison aussi de nos besoins à développer rapidement ces énergies et à en tirer profit. Également pour le développement de nos mines, pour faire de l’acier vert ».
Les énergies vertes seront une réalité en Mauritanie, un pays qui compte moins de 5 millions d’habitants et situé en Afrique de l’Ouest. Le ministre de l’Énergie et porte-parole officiel du gouvernement mauritanien, Nani Chrougha, a paraphé jeudi 25 avril 2024 3 protocoles d’accord avec des entreprises européennes pour monter des projets dans l’hydrogène vert. La signature a eu lieu en marge de la visite d’une délégation d’entreprises et d’opérateurs européens du secteur dans la capitale mauritanienne, Nouakchott.
Tout ce beau monde est reparti avec plein d’idées sur les opportunités que présente cet immense pays de 1 030 700 km2 dans le domaine de l’énergie, surtout l’hydrogène vert sur lequel les Européens ont parié. Les deux premiers mémorandums ont été signés avec des entreprises espagnoles et prévoient une unité de production d’acier vert ainsi qu’un projet pilote d’hydrogène vert.
Le troisième accord s’est fait avec une société italienne pour exploiter le potentiel de la Mauritanie dans la fabrication d’électrolyseurs.
Un partenariat gagnant-gagnant selon Gwylim Jones, ambassadeur de l’Union européenne en Mauritanie. Il a précisé qu’il peut permettre à l’Europe d’importer ce gaz pour contribuer à répondre à ses besoins énergétiques. Mais aussi contribuer à décarboner le secteur de la sidérurgie en Europe. « La Mauritanie est un des grands exportateurs des minerais de fer. Est-ce qu’il n’y aurait pas là une opportunité de mettre ensemble la production d’hydrogène vert avec une première étape de transformation sur place des minerais vers ce qu’on appelle les Paletts ce qui créera évidemment de l’emploi aussi ici ? »
Selon l’ambassadeur, l’objectif est aussi d’accompagner la Mauritanie dans ce nouveau processus complexe à travers la mise en place d’infrastructures, de formations techniques et professionnelles ou de cadre réglementaire. Pour attirer de nouveau investisseurs mais aussi rassurer ceux déjà bien engagés comme l’entreprise britannique Chariot en consortium avec la Française TotalÉnergies.
La Mauritanie a dévoilé une feuille de route et travaille sur l’élaboration d’un code de l’hydrogène vert qui devraient être promulgué dans les prochains mois.
Ces partenariats s’ajoutent à une kyrielle d’autres pactes sur l’hydrogène vert ces trois dernières années. Comme l’Egypte et le Maroc il faudra aussi compter avec la Mauritanie. Les entreprises européennes entrent dans la danse, avec des investissements très conséquents sur le marché de l’hydrogène vert pour décarboner l’industrie du vieux continent.
Moctar FICOU / VivAfrik
