Les raisons pour lesquelles les autorités Sénégalaises suspendent des constructions le long du littoral

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Le nouveau président Sénégalais a ordonné, le 26 avril 2024, la suspension des constructions au bord de l’océan, à Dakar, mais également sur la Bande des filaos, une grande forêt à Guédiawaye, en banlieue. L’arrêt de ces chantiers était une demande de longue date des défenseurs de l’environnement.

Mieux, le président de la République a ordonné la suspension des constructions au bord de l’océan, à Dakar : des zones protégées mais soumises à une pression foncière importante. Les autorités expliquent que cet arrêt temporaire aura lieu le temps de faire des audits pour vérifier que les autorisations sont en règle.

En effet, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a saisi le directeur général des Impôts et des Domaines à ce sujet. Les autorités « estiment nécessaire d’établir une situation exhaustive du foncier dans les zones géographiques les plus sensibles, dans lesquelles la paix sociale est menacée par des conflits en cours ou à venir », a-t-on appris. Par conséquent, en attendant la réalisation de cet exercice et en application des directives contenues dans la lettre susvisée, Abdoulaye Diagne a demandé, ce 29 avril 2024, à ses services de procéder à une suspension provisoire de l’instruction des dossiers domaniaux et fonciers dans certaines zones.

Il s’agit ainsi du lotissement dit « BOA » à Dakar, du lotissement dit « Hangar des pèlerins » à Dakar, du lotissement dit « EOGEN 1 et 2 » à Dakar, du « Terme Sud » à Ouakam.

Les lotissements de « Recasement 2 », de « EGEBOS », de « Diamalaye » à Dakar, de la zone du littoral du département de Dakar (corniche-Ouest et corniche-Est), le Plan d’urbanisme de détails de Guédiawaye et le Plan d’urbanisme de détails de Malika sont aussi concernés par la mesure.

Le 26 avril 2024, Bassirou Diomaye Faye a donc instruit les services de Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS) de demander l’arrêt de tous les chantiers privés, à la fois sur la corniche de Dakar, en bord d’océan, mais également la Bande des filaos, une grande forêt à Guédiawaye, en banlieue. Cela concerne des projets d’hôtels, de cliniques, ou encore de résidences privées, qui sont situés sur le domaine public maritime et dans une forêt classée pour la bande des filaos.

« On passe à l’action », explique-t-on à la présidence. Mais rien de définitif encore : il s’agit seulement d’une suspension, le temps de faire des audits fonciers et de vérifier que des autorisations spéciales ont bien été délivrées.

Dès 2020, l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, avait prévenu qu’il raserait toutes les constructions situées sur la corniche. Mais, pour l’instant, il n’est pas question de destructions.

Les défenseurs de l’environnement demandent l’arrêt des chantiers sur cette zone sensible depuis longtemps. Il y a le problème de l’érosion d’abord, mais également des effets sur le climat et la santé publique, explique Moctar Ba, de la Plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral. Car ces constructions bloquent les vents qui balaient la pollution et rafraichissent la ville. Il salue donc cette annonce présidentielle.

Moctar FICOU / VivAfrik

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