Vers un audit du secteur de la pêche et des accords en vigueur au Sénégal

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Le Président de la République du Sénégal a profité de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, mercredi 8 mai 2024, pour rappeler au gouvernement la place primordiale de la pêche dans le développement économique et social du Sénégal, notamment la pêche artisanale qui est une source importante de revenus pour une bonne partie de la population.

Ainsi, Bassirou Diomaye Faye et son équipe s’attaquent au secteur de la pêche, qui fait vivre de très nombreux Sénégalais mais souffre d’une baisse de la ressource halieutique. Cette annonce intervient après la publication de la liste des bateaux agréés à pêcher par le ministère de la Pêche lundi 6 mai 2014. 

L’objectif est de protéger la pêche artisanale, un secteur en crise qui fait vivre plus de 600 000 Sénégalais selon les données de l’Organisation des Nations unies (ONU). L’une des promesses de campagne du nouveau président était justement de se pencher sur l’emploi des jeunes, de plus en plus tentés par l’émigration clandestine.

« Le chef de l’Etat a demandé au gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour préserver les ressources halieutiques et protéger les professionnels de la pêche artisanale. Pour ce faire, il a appelé à la révision du Code de la pêche maritime et à son application rigoureuse », a indiqué un communiqué émis après le Conseil des ministres. Le

Président de la République a souligné, dans ce cadre, l’impératif de renforcer les dispositifs de lutte contre les activités de pêche illicite. Il a, en outre, mis l’accent sur l’urgence de la définition d’une politique nationale de gestion durable des ressources halieutiques par le biais d’un programme spécifique impliquant les chercheurs et des partenaires bien ciblés.

Bassirou Diomaye Faye a également demandé à son gouvernement l’audit du pavillon sénégalais, visé par des soupçons de prête-noms, insistant sur « l’impératif de renforcer les dispositifs de lutte contre les activités de pêche illicites ». Cela va dans le sens de plusieurs autres audits qu’il a demandé ces dernières semaines, comme sur les constructions sur le littoral.

Il demande également l’évaluation des accords et licences de pêche en vigueur dans le pays ainsi qu’une révision du code de la pêche maritime.

Le chef de l’Etat a, de plus, requis le recensement et l’évaluation des interventions, subventions et financements de l’Etat dans le secteur des pêches en termes d’infrastructures réalisées et de soutien aux acteurs.

Rappelons que le Sénégal a plusieurs accords de pêche avec des partenaires étrangers comme l’Union européenne (UE) depuis 1979. L’UE verse au Sénégal 3 millions d’euros par an en échange du droit à pêcher 10 000 tonnes de poisson. Cet accord expire en novembre 2024 et pourrait donc être renégocié.

Le Président Faye a aussi demandé de veiller au renouvellement et à la sécurisation de la flotte de pirogues artisanales. Dans le même sillage, le chef de l’Etat a invité le Premier ministre, Ousmane Sonko, à engager avec les acteurs du secteur de la pêche, des concertations afin de définir un programme d’urgence de relance de la pêche artisanale et de développement de la pêche industrielle, indiqué la nécessité de développer l’aquaculture, source d’emplois, par un maillage du territoire national en centres et stations aquacoles.

Moctar FICOU / VivAfrik  

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