L’UE apporte des clarifications sur le protocole d’entente signé avec le Rwanda par rapport à l’accès aux minerais stratégiques

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Le protocole d’entente sur l’accès aux minerais stratégiques signé entre l’Union européenne (UE) et le Rwanda le 19 février 2024, en plein conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) avait été très mal accueillie dans le pays d’Afrique centrale. Interrogé jeudi 9 mai 2024 lors de la célébration de la Journée de l’Europe, une journée internationale célébrée le 9 mai de chaque année dans les États membres de l’Union européenne pour commémorer la Déclaration Schuman du 9 mai 1950, l’ambassadeur de l’Union européenne à Kinshasa a reconnu qu’il aurait fallu mieux expliquer la démarche. 

Cet accord de coopération a été critiqué en République démocratique du Congo (RDC) car Kinshasa dénonce le pillage des minerais congolais depuis plus de vingt ans par certains pays étrangers, dont le Rwanda.

Côté UE, Bruxelles défend cet accord et rappelle avoir condamné à de nombreuses reprises le comportement des différents acteurs face aux groupes armés dans l’est de la RDC. Depuis deux ans, l’Union européenne travaille avec une douzaine de pays dans le monde, dont des pays africains, sur l’accès aux minerais stratégiques, notamment pour en améliorer la traçabilité, la transparence et la certification.

« Déjà il faudrait clarifier qu’un protocole d’entente n’est pas un engagement juridique, ce n’est pas un traité, ce n’est pas un accord. C’est seulement une déclaration de principe qui donne aux deux parties six mois pour développer une feuille de route. C’est le début des négociations pour arriver à définir des projets d’intérêt commun, des activités, des actions liées à ces minerais stratégiques. Le protocole d’entente signé par l’Union européenne avec le Rwanda se concentre sur la traçabilité et la transparence. Peut-être qu’avant la signature du protocole avec le Rwanda, il aurait mérité davantage d’explications. Vous savez, la perception est toujours très libre, et parfois, ça ne veut pas dire qu’elle est bien informée. On cherche toujours la même chose, c’est à dire la transparence et éviter des pays qui ne produisent pas tous les minerais qu’ils exportent, puissent le faire dans l’avenir. Je pense que c’est la bonne approche c’est sur ça que l’on travaille », a précisé Nicolas Berlanga Martinez, ambassadeur de l’UE à Kinshasa.

Un autre protocole d’entente signé avec Kinshasa quelques mois auparavant, en octobre, mettait l’accent sur la traçabilité, la certification et la transformation des minerais, a rappelé l’ambassadeur de l’Union européenne qui espère qu’une feuille de route sera présentée à Lubumbashi en juin 2024 à l’occasion de la Mining Week.

Moctar FICOU / VivAfrik

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