TotalEnergies renforce ses activités d’exploration et de production au Congo grâce à un investissement de 600 millions de dollars

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La supermajor pétrolière et gazière TotalEnergies a annoncé qu’elle investirait 600 millions de dollars pour renforcer les activités d’exploration et de production en République du Congo en 2024. Cet investissement servira à financer l’exploration et à maintenir la production dans le champ offshore profond de Moho Nord, qui représente environ la moitié de la production pétrolière congolaise, soit quelque 140 000 barils par jour (bpj).

Selon un communiqué diffusé à Johannesburg en Afrique du Sud le 23 mai 2024, en tant que porte-parole du secteur énergétique africain, la Chambre africaine de l’énergie (AEC) salue l’engagement de TotalEnergies pour l’avenir pétrolier et gazier du Congo. Cet investissement de 600 millions de dollars témoigne de la ferme intention de la COI de développer et de monétiser les hydrocarbures congolais dans l’intérêt du pays et ouvrira une vague d’opportunités économiques pour l’ensemble de la région.

Le champ Moho Nord, opéré par TotalEnergies, regroupe quatre réservoirs qui s’étendent sur 320 km2 à des profondeurs d’eau comprises entre 750 et 1 200 mètres. L’engagement de TotalEnergies dans la production pétrolière de la République du Congo devrait permettre d’assurer une production supplémentaire de 40 000 bpj, qui viendra s’ajouter aux 267 000 bpj actuels du pays. TotalEnergies opère également le permis Marine XX en offshore profond, qui s’étend sur une superficie de 3 285,8 km2 à des profondeurs d’eau allant jusqu’à 2 000 mètres. Deux plates-formes de forage sont arrivées sur le permis ce mois-ci, et Patrick Pouyanné, directeur général de TotalEnergies, a exprimé son optimisme quant à la découverte d’un gisement avant la fin de l’année.

« En avril dernier (2024), TotalEnergies a signé un accord – par l’intermédiaire de sa filiale TotalEnergies EP Congo – pour acquérir une participation de 10 % dans le permis Moho auprès de la société pétrolière et gazière Trident Energy. A l’issue de cette transaction, TotalEnergies détiendra une participation opérationnelle de 63,5% sur le permis, aux côtés de Trident Energy, qui conservera une part de 21,5%, et de la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC), qui détiendra une part de 15% », a rappelé le texte.

Suffisant pour le président exécutif de l’AEC, NJ Ayuk, de déclarer que « l’investissement de 600 millions de dollars de TotalEnergies montre que la Compagnie pétrolière internationale est présente en République du Congo pour y rester. Le pétrole et le gaz du Congo peuvent jouer un rôle beaucoup plus important dans la réduction de la pauvreté énergétique et l’industrialisation de l’Afrique, et les partenariats avec des entreprises comme TotalEnergies seront déterminants pour atteindre ces objectifs. Nous sommes impatients d’assister à de nouvelles découvertes dans les mois à venir ».

Outre le plan d’investissement de TotalEnergies, la République du Congo devrait bénéficier d’un nouveau partenariat stratégique avec l’Algérie dans le domaine des hydrocarbures et de l’énergie. Un protocole d’accord a été signé entre le ministre algérien de l’énergie et des mines, Mohamed Arkab, et le ministre congolais des hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua, le 21 mai, afin de permettre l’élaboration d’une nouvelle feuille de route pour les relations bilatérales entre les deux pays.

L’accord facilitera également le partage d’expertise entre l’entreprise publique algérienne Sonatrach et la SNPC dirigée par Raoul Ominga dans le domaine de l’aval pétrolier. Les deux pays ont également exprimé leur optimisme et leur soutien au développement d’une banque africaine de l’énergie pour concentrer les investissements dans les projets pétroliers et gaziers à travers le continent.

Ces développements majeurs interviennent après la confirmation de la formation d’un nouveau plan directeur du gaz dans le pays par le ministère des hydrocarbures de la République du Congo lors du sommet « Invest in African Energy » (IAE) 2024 qui s’est tenu à Paris ce mois-ci. Actuellement dans sa phase finale, le nouveau plan fournira un cadre incitatif pour le développement du secteur gazier national tout en servant de feuille de route pour l’exploitation des ressources gazières pour la consommation nationale et l’exportation. Cela représente une opportunité majeure pour les investisseurs régionaux et internationaux et favorisera l’utilisation du gaz tout en réduisant la dépendance du pays à l’égard des revenus du pétrole brut. Le nouveau plan directeur pour le gaz est élaboré par la SNPC avec le soutien de la société d’intelligence énergétique Wood Mackenzie. Raoul Ominga, le patron de la SNPC, travaille en étroite collaboration avec le ministère pour obtenir l’approbation finale. Ce plan ouvrira la voie à de nombreux investissements dans le secteur du gaz au Congo, a ajouté le texte officiel.

Outre les gisements établis de la République du Congo, le plan ouvre la porte à la négociation des contrats existants et devrait aboutir à l’établissement d’un nouveau code gazier dans le pays. Le nouveau code devrait faciliter la commercialisation des actifs échoués et du gaz naturel brûlé à la torche, tout en permettant au gouvernement de modifier les conditions fiscales actuelles et de rendre les petits projets plus viables sur le plan économique. Selon le ministre Itoua, l’approbation du nouveau code par le parlement est attendue pour le mois de juin de cette année.   

Moctar FICOU / VivAfrik

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