Hydroélectricité : L’Éthiopie annonce doubler la production de son méga-barrage sur le Nil

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Les autorités Éthiopiennes ont annoncé avoir mis en service deux nouvelles turbines du Grand barrage de la Renaissance (GERD), source de tensions avec ses voisins, notamment l’Égypte. Avec l’entrée en service officielle de ces deux nouvelles turbines, le grand barrage de la Renaissance peut désormais générer 1 550 Mégawatts (MW) d’électricité sur les 5 000 MW prévus à terme.

« La construction en béton du barrage est désormais terminée », a annoncé, mercredi 28 août 2024, l’organisme gérant du grand barrage de la Renaissance, désormais passé en phase d’exploitation. Avec deux nouvelles turbines qui s’ajoutent aux deux autres déjà fonctionnelles depuis 2022, le GERD double ses capacités de production d’électricité. 

« Les deux turbines générant 400 MW chacune ont maintenant commencé à fonctionner, s’ajoutant aux deux turbines déjà fonctionnelles générant 375 MW chacune, totalisant une production de 1 550 MW », a détaillé l’organisme gérant le GERD, soulignant que « les déversoirs libèrent 2 800 mètres cubes par seconde d’eau supplémentaires vers les pays en aval ». Les deux premières turbines, sur un total de treize prévues, avaient été mises en service en février et en août 2022.

Rappelons que ce projet de barrage, lancé en 2011 par l’Éthiopie pour un montant de 4 milliards de dollars, est présenté comme le barrage hydroélectrique le plus grand d’Afrique avec notamment 1,8 kilomètre de large, 145 mètres de haut. Il est situé à la source du Nil Bleu, le principal affluent du Nil qui se forme au Soudan à Khartoum à la confluence avec le Nil Blanc.

Situés en aval, le Soudan et l’Égypte ont plusieurs fois dénoncé ce « projet unilatéral » d’Addis-Abeba qui menace, selon eux, leur approvisionnement en eau. Ils ont demandé l’arrêt des opérations de remplissage tant qu’aucun accord tripartite n’a été conclu sur les modalités de fonctionnement du barrage.

Ce front commun s’est quelque peu fissuré en 2023. Si l’Egypte, qui dépend du Nil pour 97 % de ses besoins en eau, continue d’invoquer un droit historique sur le fleuve et d’affirmer que le GERD représente une menace « existentielle », le dirigeant soudanais, Abdel Fattah Al-Bourhane, s’est dit en janvier 2023 « d’accord sur tous les points » avec le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, au sujet du GERD. Mais le pays a depuis sombré dans une guerre civile meurtrière.

Moctar FICOU / VivAfrik

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