Une conférence-débat axée sur la finance verte visant à dégager des recommandations pour les pays francophones en développement organisée au Canada

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L’Institut de la francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), l’Université Laval, l’Institut en environnement, développement et société (Institut EDS) et Développement international Desjardins (DID) ont conjointement organisé, mardi 10 septembre 2024, une conférence-débat d’envergure intitulée « Une finance verte, inclusive et durable pour les pays francophones en développement ».  Ainsi, plus de 300 spécialistes, professeurs et étudiants se sont réunis à l’Université Laval, située dans la ville de Québec au Canada, en présence et en ligne, afin de tenter de fournir des recommandations pour une meilleure mobilisation des financements internationaux liés au climat et à la biodiversité.

Cette conférence-débat a pour dessein de faire le point sur les défis de l’accès à la finance climat et biodiversité pour les pays francophones en développement, tout en enrichissant la stratégie de l’OIF en la matière. Elle servira également de plateforme pour formuler des recommandations pour une meilleure mobilisation des financements internationaux.

« Plusieurs obstacles se dressent pour atteindre une justice climatique. L’un des plus importants est le manque d’expertise disponible dans les pays en développement pour répondre aux normes de financement exigées. Les universités doivent, en partenariat et à leur manière, aider à surmonter cet obstacle », c’est du moins l’avis de la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours.

Parmi les recommandations formulées par les intervenants lors de cette conférence-débat figurent la promotion du développement d’outils financiers en français et s’assurer de la traduction des outils existants afin de faire face aux barrières linguistiques limitant l’accès au financement ; adapter les critères d’admissibilité des programmes de financement de mesures liées au climat et à la biodiversité afin de les rendre plus accessibles localement, notamment aux femmes et aux jeunes pour renforcer leur autonomisation et leur résilience ; favoriser le renforcement des compétences et le développement d’une culture de développement durable, particulièrement chez les jeunes ; s’assurer que les personnes qui sont victimes des changements climatiques soient mises au centre des discussions visant la recherche de solutions innovantes ; mettre à profit les expertises variées, notamment en gouvernance et en finance, au sein de nos universités dans la mise en œuvre de solutions et de partenariats et favoriser l’intégration des différents plans d’adaptation et plans climatiques dans les plans de développement des pays et des organisations francophones pour mobiliser les financements adéquats.

Pour que la finance climatique atteigne les populations vulnérables de façon pérenne, tous les acteurs doivent s’impliquer. Les institutions de finance inclusive peuvent jouer un rôle clé pour accroître la résilience de ces communautés face aux risques climatiques. « Aujourd’hui, nous devons accompagner ces institutions pour qu’elles fassent évoluer leur offre de service en intégrant davantage les enjeux climatiques à même leurs pratiques et leurs produits. De cette façon, l’autonomie économique devient un puissant levier pour accélérer la finance verte, inclusive et durable », a mentionné le Président-directeur général (PDG) de Développement international Desjardins, Gerardo Almaguer.

Cet événement revêt une importance particulière alors que la prochaine Conférence sur les changements climatiques (COP 29), prévue à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre 2024, mettra au centre des discussions un nouvel objectif de financement climatique, essentiel pour soutenir les actions d’atténuation et d’adaptation des pays en développement. Ceux-ci auront besoin d’au moins 6 000 milliards de dollars d’ici à 2030 pour répondre à moins de la moitié de leurs engagements nationaux, selon une analyse de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Le sujet du financement de mesures liées à la biodiversité sera également discuté lors de la Convention sur la diversité biologique (COP-16), prévue en octobre 2024 en Colombie. 

Pour sa part, la directrice de l’institut de la francophonie pour le développement durable, Cécile Martin-Phipps a souligné que « sans un financement conséquent, les accords universels sur l’environnement risquent de rester lettre morte, dans un contexte qui exige pourtant des actions transformatrices immédiates pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’augmentation de la température moyenne et l’extinction massive de la biodiversité mondiale d’ici à la fin de ce siècle ».

Moctar FICOU / VivAfrik

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