Peut-on enrayer l’effondrement de la biodiversité au terme de la COP16 biodiversité de Cali ? En Colombie, la COP16 biodiversité entre dans sa seconde semaine à Cali. Les représentants de plus de 190 pays font ensemble un premier point d’étape, deux ans après l’accord historique conclu à Montréal pour enrayer la destruction de la nature. Celui-ci inclut insectes, mammifères, forêts, micro-organismes et autres, autant d’organismes indispensables à la vie humaine sur Terre. Si beaucoup de sujets ont été mis sur la table après une semaine de sommet, très peu d’engagements ont été pris.
Rappelons qu’en 2022, la COP15 de Montréal avait vu émerger le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, qui ambitionne à travers 23 objectifs chiffrés d’être l’équivalent de l’accord de Paris pour la biodiversité. Qu’attendre de la COP16, qui se déroule actuellement en Colombie ? Pour l’heure, force est de constater que les États rencontrent des difficultés dans son application et que plusieurs questions importantes restent en suspens.
Mais à Cali, les pays ont continué à fournir leurs engagements nationaux pour être en phase avec ceux pris collectivement à Montréal : par exemple, protéger 30 % des terres et des mers ou réduire les pesticides. C’était à l’Inde dimanche soir 27 octobre 2024 vendredi la Namibie et l’Uruguay, mais tous ne l’ont pas encore fait.
Pour ce qui est des discussions, quelques accords ont été trouvés sur des sujets à la marge, mais pas sur les sujets phares, comme les indicateurs pour évaluer ces engagements nationaux. Durant cette première semaine, les négociateurs des différents pays se sont surtout humés, écoutés les uns les autres. Et ils ont confirmé les points de tensions.
Selon eux, le premier, c’est de savoir comment et à quel point les entreprises pharmaceutiques, cosmétiques ou agroalimentaires vont payer pour avoir gagné de l’argent en utilisant des données génétiques des plantes et des animaux. Ces derniers ont été, dans la plupart du temps, prélevés dans les pays du Sud.
Ils précisent que le deuxième sujet de frictions est la nécessaire montée en puissance des financements pour la biodiversité. Ces deux sujets vont passer entre les mains des ministres et de quelques chefs d’État désormais. Ils sont attendus mardi 29 octobre 2024 à Cali.
Le groupe Afrique, en particulier la République démocratique du Congo (RDC) et l’Afrique du Sud, vont réclamer à nouveau un fonds dédié pour la biodiversité. Les pays riches, comme ceux de l’Union européenne, assurent, eux, que le mécanisme actuel, hébergé par le Fonds mondial pour l’environnement, fonctionne déjà bien.
Plusieurs pays développés devraient donner des gages en remettant au pot pour tenter d’atteindre l’objectif des 20 milliards de dollars annuels d’ici à 2025, ce lundi 28 octobre 2024. On verra si cela est jugé suffisant par les pays du Sud.
Moctar FICOU / VivAfrik