La COP16, qui s’est terminée le 1er novembre 2024 à Cali, Colombie, a abordé le partage des bénéfices liés aux ressources génétiques, un enjeu crucial pour la préservation de la biodiversité mondiale. Dans un contexte où la majorité de la biodiversité se concentre dans le Sud, les pays développés exploitent ces ressources pour des produits médicaux, cosmétiques et agricoles sans toujours en partager les retombées économiques avec les pays d’origine.
Un Marché Lucratif au Cœur des Négociations
Le partage équitable des ressources génétiques, dont l’exploitation représente des milliards de dollars pour les industries pharmaceutiques et cosmétiques, a été une priorité. Par exemple, l’acide acétylsalicylique, issu du saule européen, a permis la production de l’aspirine. Cette industrie prospère grâce à la biodiversité mondiale, mais les bénéfices échappent souvent aux pays fournisseurs.
Les Peuples Autochtones Réclament leur Part
Les représentants autochtones, notamment d’Amazonie, ont exigé des mécanismes de partage des avantages qui protègent leurs droits et soutiennent leur rôle de gardiens de la biodiversité. Ils demandent des mesures concrètes pour les données génétiques numériques, soulignant l’importance de leur implication pour la conservation de leurs écosystèmes.
Engagements Financiers et Mise en Place de Nouveaux Mécanismes
La COP16 a vu des contributions financières majeures, avec des pays comme la France et l’Allemagne renforçant le Fonds mondial pour la biodiversité, désormais à 400 millions de dollars. Ce fonds vise à soutenir les pays en développement pour les efforts de conservation et de restauration écologique. La conférence a également progressé dans la création d’un cadre de partage des données génétiques numériques (DSI), essentiel pour l’équité des échanges internationaux.
Perspectives et Défis pour le Cadre Kunming-Montréal
Malgré ces avancées, le cadre de Kunming-Montréal, adopté en 2022 pour protéger 30 % des terres et océans d’ici 2030, reste partiellement mis en œuvre. Seuls 23 pays sur 196 ont soumis leur stratégie nationale, mettant en lumière la nécessité d’une coopération renforcée. Antonio Guterres a appelé les États à « passer des paroles aux actes », insistant sur l’urgence de préserver la biodiversité.
En conclusion, cette COP16 marque une étape essentielle pour un partage équitable et une conservation renforcée de la biodiversité, mais les engagements devront se concrétiser pour réaliser pleinement les objectifs de protection globale.
Moctar FICOU / VivAfrik