La Banque africaine de développement (BAD) vient de lancer un ambitieux projet d’autonomisation en Gambie, visant à améliorer les conditions de vie de jeunes et de femmes en situation de vulnérabilité. Axée sur la promotion de compétences professionnelles, le soutien à l’entrepreneuriat et la fourniture de services de santé de base, cette initiative prévoit d’impacter des milliers de Gambiens et de réduire les inégalités socio-économiques dans certaines des régions les plus défavorisées du pays.
Un soutien concret aux jeunes et aux femmes : le lancement officiel d’un projet transformateur en Gambie
Le 22 octobre 2024, des représentants du gouvernement gambien et de la Banque africaine de développement se sont réunis à Banjul pour le lancement officiel du Projet de soutien aux jeunes et aux femmes vulnérables. Ce projet, financé à hauteur de 14,7 millions de dollars par la BAD et ses partenaires, entend stimuler l’autonomie financière et sociale des jeunes et des femmes, notamment dans les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie. Grâce à des programmes de formation professionnelle, les bénéficiaires acquerront des compétences essentielles et bénéficieront d’un accompagnement technique pour lancer et gérer leurs entreprises.
Ce projet fournira également des équipements, un accompagnement entrepreneurial et des ressources d’accès au marché pour aider les bénéficiaires à développer des entreprises viables et à impact social. En parallèle, le programme vise à réhabiliter des infrastructures de santé et à offrir des services de soutien émotionnel et social pour renforcer la résilience des communautés les plus vulnérables.
Financement et partenariats : un effort conjoint pour une Gambie plus inclusive
Le financement du Projet de soutien aux jeunes et aux femmes vulnérables provient d’un don de 6,65 millions de dollars du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la Banque africaine de développement, complété par 7,12 millions de dollars de la Fondation MRC Holland et 930 000 dollars du gouvernement gambien.
Mme Fatou Kinteh, ministre gambienne du Genre, de l’Enfance et de la Protection sociale, a salué ce projet, affirmant l’engagement du gouvernement à réduire les inégalités sociales, en particulier pour les jeunes et les femmes confrontés à des difficultés économiques croissantes. « [Ce projet] est une avancée cruciale pour bâtir une Gambie plus inclusive, résiliente et prospère. Nous lançons ici une initiative qui vise à offrir des opportunités aux populations les plus vulnérables de notre pays », a-t-elle souligné.
Impact attendu : améliorer la vie de milliers de personnes vulnérables
Le projet devrait toucher directement 2 500 jeunes et femmes, dont 1 000 recevront un soutien pour lancer des entreprises et créer des emplois dans leurs communautés. Plus largement, l’amélioration de l’accès aux services sociaux et de santé devrait bénéficier à plus de 82 000 personnes, dont au moins la moitié sont des femmes.
Joseph Ribeiro, chef du bureau de la BAD en Gambie et directeur général adjoint pour l’Afrique de l’Ouest, a insisté sur l’alignement du projet avec le Plan national de développement de la Gambie et les objectifs de la BAD visant à renforcer la résilience des communautés locales. « À la Banque africaine de développement, nous œuvrons pour un développement durable où personne n’est laissé pour compte. Chaque jeune et chaque femme doit avoir la possibilité de contribuer à leur communauté et d’améliorer leur qualité de vie », a-t-il déclaré.
Zones ciblées et envergure du projet
Ce projet sera principalement déployé dans les zones rurales des collectivités locales de Janjanbureh, Kuntaur et Basse, des régions identifiées comme étant parmi les plus vulnérables de la Gambie, où 93,8 % des ménages ruraux sont considérés en situation de vulnérabilité. Démarré en juin 2024, le projet se poursuivra jusqu’en juin 2027, avec pour ambition d’offrir des perspectives nouvelles aux jeunes et aux femmes de ces régions.
Depuis le début de ses activités en Gambie en 1974, la Banque africaine de développement a investi plus de 456 millions de dollars dans divers projets d’infrastructure dans des domaines clés comme l’agriculture, l’eau, l’énergie, les transports, et les services sociaux, notamment dans l’éducation et la santé.
Moctar FICOU / VivAfrik