La présidence de la COP 29 a annoncé, samedi 25 novembre 2024, la fin d’une décennie d’attente pour la conclusion des négociations relatives aux marchés du carbone à haute intégrité, conformément à l’Article 6 de l’Accord de Paris. Cette avancée majeure a été rendue possible grâce à des négociations techniques et politiques intensives qui ont permis de surmonter plusieurs années d’impasse. L’objectif est d’établir des marchés du carbone transparents et fiables pour aider les pays à atteindre leurs objectifs climatiques.
Une avancée stratégique pour l’Accord de Paris
L’Article 6 de l’Accord de Paris, qui permet des marchés carbone internationaux, a été l’une des priorités principales de la présidence de la COP 29. Ce dispositif vise à fournir aux pays un moyen fiable et transparent pour atteindre leurs engagements climatiques tout en réduisant les coûts des plans climatiques nationaux (CDN). Selon le communiqué de la présidence, cette coopération transfrontalière pourrait réduire le coût des CDN jusqu’à 250 milliards de dollars par an.
La présidence de la COP29 appelle ainsi les Parties à réinvestir ces économies dans des initiatives climatiques plus ambitieuses. En outre, elle souligne l’importance de la prochaine mise à jour des CDN, attendue en février, qui sera cruciale pour maintenir l’objectif de 1,5°C à portée de main. Cette étape est d’autant plus importante dans la lutte pour limiter le réchauffement climatique, soulignant que l’efficacité de la coopération internationale est désormais primordiale pour éviter les pires impacts du changement climatique.
Un moment décisif dans la diplomatie climatique
Le président de la COP29, Mukhtar Babayev, a exprimé sa satisfaction après cette avancée historique. « Nous avons mis fin à dix ans d’attente et débloqué un outil essentiel pour atteindre l’objectif de 1,5 degré », a-t-il déclaré. Il a ajouté que le changement climatique étant un défi transnational, l’Article 6 permettra d’introduire des solutions transnationales, car l’atmosphère n’a pas de frontières. Cette approche incite donc les pays à collaborer davantage pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, indépendamment de leur localisation géographique.
Yalchin Rafiyev, le négociateur en chef de la COP29, a souligné la complexité des négociations : « Aujourd’hui, nous avons relevé l’un des défis les plus complexes et techniques de la diplomatie climatique. » Selon lui, bien que l’Article 6 soit difficile à comprendre, ses répercussions seront évidentes dans la vie quotidienne : fermeture des centrales à charbon, construction de parcs éoliens, plantations de forêts et une nouvelle vague d’investissements dans les pays en développement.
Un chemin semé d’embûches avant cette avancée majeure
Bien que des progrès aient été réalisés lors des COP de Glasgow et de Charm el-Cheikh, où des règles et procédures pour les marchés du carbone ont été définies, certains éléments essentiels de l’Article 6 restaient en suspens. Avant la COP29, les négociations étaient dans une impasse, ce qui a entraîné un retard coûteux dans le développement d’une coopération internationale plus large en matière de climat.
Pour surmonter ces obstacles, la présidence de la COP29 a adopté une approche spécifique. En favorisant un dialogue productif tout au long de l’année, elle a permis de faire avancer les discussions techniques et politiques. Cette dynamique a permis l’adoption des normes de l’Article 6.4 dès le premier jour de la COP29, offrant ainsi un élan pour la percée finale sur ce dossier.
Vers une transition énergétique mondiale et une collaboration renforcée
L’opérationnalisation de l’Article 6 représente un tournant dans les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique. Elle marque le début d’une nouvelle ère de coopération climatique internationale qui pourrait se traduire par des investissements massifs dans les énergies renouvelables et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, pour que cet outil soit pleinement efficace, il faudra que les pays renforcent leur engagement et accélèrent la mise en œuvre de projets concrets à travers le monde.
En conclusion, cette avancée lors de la COP29 est un moment historique dans la diplomatie climatique. Elle offre un mécanisme puissant pour que les pays réduisent efficacement leurs émissions tout en soutenant la transition énergétique mondiale, et elle place l’Accord de Paris comme un pilier central de la lutte contre le réchauffement climatique.
Moctar FICOU / VivAfrik