Restauration des terres dégradées dans le delta du Saloum (Sénégal) : Un projet pilote pour renforcer la résilience des communautés face aux défis environnementaux

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Dans le delta du Saloum, une région du Sénégal gravement touchée par la dégradation des terres et la salinisation, les communautés locales font face à des défis environnementaux de plus en plus pressants. Pour répondre à ces problématiques et restaurer les écosystèmes fragilisés, un projet pilote innovant a été lancé. Intitulé « Restauration et suivi des terres dégradées dans le delta du Saloum du bassin arachidier », ce projet vise à réhabiliter les terres salinisées tout en renforçant la résilience des populations locales grâce à des pratiques agricoles durables. Ce projet, initié par la Direction de la planification et de la veille environnementale (DPVE) du Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), en collaboration avec l’UNESCO, s’inscrit dans une dynamique globale de préservation de l’environnement et de développement durable.

Contexte du projet et objectifs

La région du delta du Saloum est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, notamment à l’élévation du niveau de la mer, aux sécheresses et à la salinisation des sols. Ces phénomènes, associés à une gestion parfois inadéquate des ressources naturelles, ont conduit à une dégradation significative des terres agricoles, menaçant ainsi la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations locales. Pour remédier à cette situation, le projet pilote a pour objectif de réhabiliter les terres salinisées et de renforcer la résilience des communautés locales en introduisant des pratiques agricoles durables et en restaurer les écosystèmes clés.

Selon Dr Tidiane Dieye, représentant du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, et coordonnateur du projet, qui s’exprimait mercredi 27 novembre 2024 lors de la cérémonie d’ouverture de la 3ème réunion du comité de pilotage du « Projet de restauration et suivi des terres dégradées dans le delta du Saloum », « ce projet pilote répond à l’urgence de réhabiliter des terres sévèrement touchées par la dégradation et la salinisation, tout en renforçant la résilience des communautés locales grâce à la restauration des écosystèmes et à l’introduction de pratiques agricoles durables. » Ce projet vise également à introduire des variétés de cultures résilientes et à améliorer la gestion des ressources naturelles, pour garantir un développement durable dans cette région fragile.

Des progrès réalisés en 2024

Au cours de l’année 2024, de nombreux progrès ont été réalisés malgré des défis importants, notamment des contraintes administratives et la lourdeur des procédures administratives. Ces obstacles ont entravé la mise en œuvre de certaines activités, en particulier celles liées à l’installation des infrastructures techniques nécessaires à la réhabilitation des terres. Cependant, grâce à un travail acharné et à la collaboration des acteurs locaux et des parties prenantes, plusieurs avancées ont pu être concrétisées. Il s’agit de la finalisation des études préalables : Les études techniques nécessaires à la définition des options de réhabilitation des terres salinisées ont été menées avec succès ; de l’introduction de variétés de riz halotolérantes : Afin de lutter contre la salinisation des sols, des variétés de riz capables de résister à des niveaux élevés de salinité ont été introduites dans la commune de Soum ; de la fertilisation des sols : Des actions ont été entreprises pour améliorer la qualité des sols et favoriser une production agricole durable ; du reboisement des mangroves et autres espèces ligneuses : Le projet a également intégré des activités de reboisement visant à restaurer les écosystèmes naturels, tels que les mangroves, essentielles pour la protection des sols contre l’érosion et la salinisation et du renforcement des capacités des acteurs communautaires : Des formations ont été organisées pour sensibiliser et former les acteurs locaux aux bonnes pratiques agricoles et à la gestion durable des ressources naturelles.

Ces efforts ont permis de poser les bases d’une restauration réussie des terres et ont montré des résultats prometteurs, mais plusieurs travaux importants restent encore à réaliser pour atteindre les objectifs fixés.

Les défis et la nécessité d’une révision du plan de travail

Malgré les progrès réalisés, le projet a dû faire face à des difficultés administratives et financières qui ont retardé l’avancement de certaines activités, notamment celles relatives aux infrastructures techniques nécessaires à la réhabilitation des terres. Ces contraintes ont ralenti l’implémentation du projet et la réalisation de certaines étapes critiques, mais le comité de pilotage reste optimiste quant aux résultats futurs. Dr Dieye a souligné qu’il est désormais nécessaire de « procéder à des interventions rapides pour atteindre pleinement les objectifs du projet ».

L’enjeu principal aujourd’hui est de réajuster les délais et de valider un Plan de Travail Annuel (PTA) actualisé pour l’année 2025. Cette révision prendra en compte les besoins actuels et proposera des ajustements pour garantir que chaque activité soit achevée dans les meilleurs délais. Dr Dieye a ajouté que « cette nouvelle planification nous permettra de conserver notre élan vers un impact durable et bénéfique pour les populations locales. »

L’Importance du système d’information géographique (SIG)

Un autre élément clé du projet est la mise en place d’un Système d’Information Géographique (SIG), qui facilitera la gestion des données, le suivi des progrès et la vulgarisation des résultats. Ce système permettra d’analyser et de suivre l’impact des activités de réhabilitation en temps réel et d’améliorer la transparence dans la gestion du projet. Le SIG est également essentiel pour la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles et pour la diffusion des connaissances acquises au sein des communautés locales.

Lors de la prochaine réunion du comité de pilotage, le Système d’Information Géographique sera validé et prêt à être déployé. Ce système renforcera l’efficacité du projet en fournissant aux parties prenantes des informations précises sur l’état des terres, les progrès réalisés et les ajustements nécessaires.

Vers un modèle durable de réhabilitation

Le modèle de réhabilitation durable proposé par ce projet pilote pourrait servir de référence pour d’autres régions du Sénégal et d’Afrique de l’Ouest confrontées à des défis similaires. En introduisant des pratiques agricoles résilientes, en restaurer les écosystèmes naturels et en renforçant les capacités locales, ce projet représente un pas important vers un avenir plus durable pour les populations du delta du Saloum.

La réhabilitation des terres dégradées dans le delta du Saloum est un projet clé pour garantir la sécurité alimentaire et la protection des ressources naturelles dans cette région vulnérable du Sénégal. Grâce aux efforts conjoints de la Direction de la Planification et de la Veille Environnementale, de l’UNESCO et des acteurs locaux, le projet a déjà fait des progrès notables. Toutefois, des défis demeurent, notamment en ce qui concerne l’achèvement des infrastructures et l’adaptation des délais pour atteindre pleinement les objectifs fixés.

Le soutien continu des communautés locales, l’introduction de technologies innovantes et le renforcement des capacités techniques sont essentiels pour garantir la réussite de ce projet. Comme l’a souligné Dr Dieye, « c’est à travers le renforcement et la mise à l’échelle de ces expériences réussies que nous pourrons être sur la voie qui permettra de réaliser la vision d’un Sénégal souverain, juste et prospère ».

Moctar FICOU / VivAfrik

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