L’étude intitulée « Le rôle de l’agriculture dans le processus de transformation structurelle en Afrique de l’Ouest », publiée dans la revue internationale des économistes de langue française, examine la contribution déterminante de l’agriculture à la transformation économique de cette région clé. Rédigée par Mamane Tarno de l’Université Abdou Moumouni du Niger et Abdoul Azizou Oumarou Dan-Baki du Laboratoire d’analyse et de recherche en économie pour l’émergence (LAREE), l’étude repose sur une analyse des données de la Banque mondiale et de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Elle explore le rôle crucial de l’agriculture dans le processus de transformation structurelle dans 16 pays d’Afrique de l’Ouest, tout en mettant en lumière ses potentialités, ainsi que les défis à relever, notamment dans les domaines de l’éducation et de l’emploi agricoles.
Une contribution essentielle à la transformation économique
L’étude met en exergue l’impact majeur de l’agriculture sur le développement économique de l’Afrique de l’Ouest. Elle souligne que l’agriculture n’est pas seulement un secteur clé pour l’alimentation et les moyens de subsistance, mais aussi un catalyseur de croissance durable. En effet, la modernisation de l’agriculture permet de valoriser davantage la production agricole et d’attirer des Investissements directs étrangers (IDE), rendant le secteur agricole plus compétitif. Cela crée un environnement favorable à l’industrialisation et permet de libérer la main-d’œuvre pour des secteurs à plus forte productivité, contribuant ainsi à la diversification économique.
Un potentiel accélérateur mais des défis à surmonter
Cependant, l’étude souligne que l’agriculture, malgré son potentiel, fait face à des défis majeurs qui freinent son rôle de levier pour la transformation économique. Parmi les principaux obstacles, on retrouve la faible qualité de l’éducation agricole, qui empêche une montée en compétences des travailleurs agricoles, et le manque d’emplois agricoles qualifiés, qui ralentissent l’innovation et la modernisation du secteur. En outre, la faible infrastructure, l’accès limité aux technologies modernes et le manque de financement pour le secteur agricole restent des défis importants pour les pays ouest-africains.
L’agriculture comme moteur de croissance durable
L’étude plaide donc pour une modernisation du secteur agricole, passant par un meilleur accès à la formation, à l’innovation et aux technologies agricoles. La mise en place de politiques agricoles plus inclusives, l’amélioration de l’accès au financement et le développement d’infrastructures adaptées sont des mesures cruciales pour permettre à l’agriculture de jouer son rôle dans la transformation structurelle de l’Afrique de l’Ouest. Cette approche serait bénéfique non seulement pour l’agriculture, mais aussi pour l’industrialisation et la diversification économique, créant ainsi un cercle vertueux de croissance durable.
Moctar FICOU / VivAfrik
