La Côte d’Ivoire, pays côtier aux ressources agricoles diversifiées, s’engage dans une nouvelle dynamique pour valoriser l’une de ses principales cultures pérennes : la noix de coco. Bien que la production de coco ait connu un déclin important ces dernières années, la filière reste un secteur économique stratégique, encore sous-exploité et porteur d’un potentiel de croissance significatif.
Le jeudi 5 décembre 2024, lors du Conseil des ministres, le gouvernement ivoirien a adopté un décret marquant officiellement l’adhésion de la Côte d’Ivoire à la Communauté internationale de la noix de coco (ICC). Cette décision fait de la Côte d’Ivoire le premier pays d’Afrique de l’Ouest et le deuxième en Afrique, après le Kenya, à rejoindre cette organisation intergouvernementale, un événement historique pour la nation éburnéenne.
La communauté internationale de la noix de coco : une organisation clé pour le développement durable de la filière
Créée en 1969, l’ICC est une organisation intergouvernementale regroupant 21 pays producteurs de noix de coco, qui représentent plus de 90 % de la production mondiale de noix de coco et des exportations de produits dérivés. L’ICC œuvre principalement pour le développement durable de la culture du cocotier, tout en promouvant les échanges commerciaux et l’innovation technologique dans la filière. L’adhésion de la Côte d’Ivoire à cette communauté représente une opportunité stratégique pour renforcer sa place dans ce marché mondial en pleine croissance.
Le potentiel sous-exploité de la filière noix de coco en Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire possède un potentiel considérable en matière de production de noix de coco. Cependant, selon les données récentes, la production ivoirienne a chuté de manière inquiétante au cours des trois dernières décennies, passant de 406 000 tonnes en 1986 à 125 565 tonnes en 2024, soit une baisse de 70 %. Cette contre-performance a relégué le pays du 1er au 5ème rang africain en termes de production, laissant ainsi une part importante du marché africain à d’autres pays producteurs.
Le gouvernement ivoirien a pris conscience de cet enjeu et a décidé de relancer cette filière. En septembre 2024, un sommet international sur la relance de la filière noix de coco a été organisé à Abidjan. L’objectif principal était de trouver des solutions concrètes pour revitaliser le secteur avec le soutien de partenaires techniques et financiers, et ainsi permettre à la Côte d’Ivoire de retrouver sa place parmi les leaders mondiaux de la production de noix de coco.
Des recettes en croissance et un potentiel inexploité
Malgré la baisse de la production, la Côte d’Ivoire a généré 9,2 milliards de francs CFA (environ 14,8 millions de dollars) de recettes en 2023 grâce aux exportations de produits dérivés de la noix de coco. Cependant, selon les experts, le véritable potentiel économique de la filière coco en Côte d’Ivoire est évalué à 60 milliards de francs CFA (environ 96,8 millions de dollars), un écart important qui montre les opportunités encore inexploitées.
Les régions de San Pédro, des Grands Ponts, du Sud Comoé et du Gboklê bénéficient directement des retombées de cette filière, qui soutient plus de 20 000 ménages. L’adhésion à l’ICC constitue donc un levier pour une meilleure organisation du secteur, l’accès à de nouvelles technologies et l’ouverture de marchés internationaux, permettant à la Côte d’Ivoire de capitaliser sur son potentiel encore sous-exploité.
Une nouvelle ère pour la filière noix de coco en Côte d’Ivoire
L’adhésion de la Côte d’Ivoire à la Communauté Internationale de la Noix de Coco marque un tournant pour le pays et pour la relance de la filière coco. Cette étape stratégique devrait permettre d’améliorer la compétitivité du secteur, d’accélérer la croissance des exportations et de dynamiser l’économie locale tout en soutenant la création d’emplois durables. C’est une opportunité majeure pour positionner la Côte d’Ivoire comme un acteur clé sur le marché mondial de la noix de coco et de ses dérivés.
Moctar FICOU / VivAfrik
