Le Sénégal a récemment publié ses résultats économiques pour le troisième trimestre de 2024, et les chiffres sont impressionnants. Le produit intérieur brut (PIB) du pays a enregistré une croissance de +8,9 % par rapport au trimestre précédent et de +11,5 % par rapport à la même période de l’année précédente. Si les secteurs de l’agriculture et des services ont connu des améliorations modérées, c’est le secteur secondaire qui a réellement propulsé la croissance.
Une croissance exceptionnelle pour le secteur secondaire : +32 %
Le secteur secondaire, qui comprend les industries manufacturières, la construction, et surtout les activités extractives, a enregistré une croissance de +32 % en 2024. En particulier, les activités extractives, qui incluent le pétrole et le gaz, ont explosé avec une augmentation de 247 %. Cette performance exceptionnelle est attribuée au début de l’exploitation du gisement de Sangomaren en juin 2024, qui a marqué l’entrée du Sénégal dans le cercle des pays producteurs de pétrole.
L’exploration pétrolière : 8 millions de barils extraits en un trimestre
Le début de l’exploitation du gisement Sangomaren a permis au pays de produire plus de 8 millions de barils de pétrole au cours du troisième trimestre 2024. Une grande partie de cette production a été exportée et commercialisée sur les marchés internationaux, contribuant ainsi à la croissance des exportations et à l’enrichissement des finances publiques du pays.
Bonne nouvelle pour les finances publiques : le gisement de Woodside surpasse les attentes
En décembre 2024, une autre excellente nouvelle a émergé pour les finances du pays. Le gisement exploité par le groupe canadien Woodside, qui se trouve en offshore, s’est révélé être plus riche que prévu. Le ministère de l’Énergie sénégalais a indiqué que la production avait dépassé les attentes initiales, ce qui devrait offrir un soutien financier supplémentaire à court et moyen terme. À plus long terme, la construction de la future grande raffinerie devrait renforcer davantage la position économique du pays.
2025 : Une année historique avec le gisement offshore GTA
L’année 2025 pourrait être marquée par un nouveau tournant historique pour le Sénégal avec le développement du gisement gazier offshore Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Après plusieurs retards et une longue période de préparation, l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) est désormais sur site depuis six mois. Les premières exportations de gaz du gisement GTA sont attendues dans le premier semestre 2025. Ce projet conjoint avec la Mauritanie pourrait produire environ 2,5 millions de tonnes de gaz, renforçant encore la place du Sénégal en tant qu’acteur clé sur le marché mondial de l’énergie.
Maximiser l’impact local des hydrocarbures : les ambitions du gouvernement
Ces développements dans l’industrie pétrolière et gazière suscitent de grandes attentes pour l’avenir. Lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale en décembre, Ousmane Sonko, leader politique et responsable de la politique énergétique du pays, a exprimé sa volonté de maximiser l’impact local des ressources en hydrocarbures. Selon lui, ces ressources doivent devenir un moteur de la diversification économique du pays.
Une croissance forte, portée par le secteur extractif
En résumé, le secteur extractif, et particulièrement les secteurs du pétrole et du gaz, joue un rôle crucial dans la dynamique de croissance du Sénégal en 2024. Si les projections se confirment, cette dynamique devrait se poursuivre avec le développement des infrastructures de raffinage et l’exploitation du gaz offshore. Le pays pourrait donc connaître une période de prospérité, tout en cherchant à transformer ces nouvelles richesses en moteurs de diversification économique pour l’avenir.
Moctar FICOU / VivAfrik