En 2025, les énergies renouvelables devraient devenir la principale source d’approvisionnement en électricité au niveau mondial, surpassant ainsi le charbon, traditionnellement dominant dans la production d’énergie. Cette évolution significative résulte d’une production record d’électricité provenant de sources renouvelables et à faible émission de carbone, un phénomène qui devrait répondre à l’augmentation de la demande mondiale d’électricité dans les trois prochaines années.
Selon le rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) intitulé « Electricity 2024 : Analysis and Forecast to 2026 », publié en janvier 2024, les énergies renouvelables devraient représenter plus d’un tiers de l’approvisionnement en électricité mondial d’ici à 2025. Ce tournant majeur marquera la fin de la domination du charbon, dont la part dans la production mondiale d’électricité devrait diminuer de manière continue. En 2026, les sources d’énergie à faible émission de carbone, telles que l’énergie renouvelable et le nucléaire, devraient représenter 46% de la production mondiale, contre 39% en 2023.
L’Agence souligne que cette transition énergétique mondiale est en grande partie alimentée par les investissements croissants dans le secteur des énergies propres. Ces investissements mondiaux dans les technologies et infrastructures énergétiques propres devraient atteindre un total impressionnant de 3000 milliards USD en 2024, dont 2000 milliards seront dédiés aux technologies d’énergie propre, soit les deux tiers de l’ensemble des investissements énergétiques mondiaux.
Cette transition vers des énergies plus vertes et plus propres est un résultat direct de l’engagement des gouvernements et du secteur privé à soutenir la transition énergétique. Toutefois, l’AIE précise que ce succès reste largement concentré dans les pays développés, notamment la Chine, et dans certains marchés émergents. En effet, en 2022, la Chine a ajouté 100 GW de nouvelles capacités photovoltaïques, un chiffre dix fois supérieur à l’ensemble des installations solaires photovoltaïques en Afrique, qui ne s’élevaient qu’à 11 GW.
Cette avancée dans le secteur des énergies renouvelables ne touche pas encore toutes les régions du monde de manière équitable. En Afrique, par exemple, bien que des progrès existent, notamment dans les technologies solaires, la transition énergétique reste freinée par un manque d’investissements substantiels et de soutien politique et infrastructurel. Alors que les pays développés augmentent massivement leurs capacités renouvelables, les autres régions, et particulièrement l’Afrique, continuent d’accuser un retard important dans ce domaine.
Le rapport de l’AIE montre ainsi un monde de plus en plus tourné vers la transition énergétique, mais souligne aussi les défis auxquels certaines régions, notamment l’Afrique, sont confrontées pour bénéficier pleinement des avantages de cette révolution énergétique. Alors que les énergies renouvelables devraient dominer le marché mondial dans les années à venir, une action plus ciblée et un soutien accru aux pays en développement seront nécessaires pour garantir une transition énergétique mondiale équitable et durable.
Moctar FICOU / VivAfrik