Le Parc national des oiseaux du Djoudj, situé dans la région de Saint-Louis, est l’un des plus importants sites d’hivernage des oiseaux migrateurs en Afrique, a souligné le Colonel Ibrahima Guèye, directeur des parcs nationaux du Sénégal, lors de la cérémonie officielle de la Journée du Dénombrement international des oiseaux d’eau (DIOE), qui s’est tenue au sein du parc. Cet événement international, qui se déroule chaque année, permet de comptabiliser les populations d’oiseaux migrateurs dans les zones humides à travers le monde, et le Djoudj joue un rôle central dans ce suivi.
Le Parc du Djoudj, un sanctuaire pour les oiseaux migrateurs
Le Colonel Guèye a expliqué que « les oiseaux migrateurs se déplacent de continent en continent », et que l’édition de cette année de la journée de dénombrement est une occasion cruciale pour suivre leurs déplacements et leurs effectifs. « Le Djoudj fait partie des sites les plus importants d’hivernage pour les oiseaux migrateurs en Afrique », a-t-il affirmé, soulignant le rôle primordial de ce parc dans le maintien de la biodiversité aviaire du continent.
Le dénombrement des oiseaux d’eau, qui a lieu dans diverses zones humides du Sénégal, peut durer plusieurs jours, notamment dans des régions comme le Djoudj, où l’équipe en charge du comptage met en œuvre des efforts conséquents pour ne pas manquer cette opération essentielle. « Actuellement, nous sommes dans la phase de compilation des données », a précisé le Directeur des parcs nationaux du Sénégal, en présence de plusieurs agents des parcs nationaux.
Le dendrocygne fauve : l’oiseau parrain de l’édition 2025
Chaque année, un oiseau spécifique est choisi pour être le « parrain » du dénombrement. En 2025, c’est le dendrocygne fauve, une espèce d’anatidés vivant principalement dans le Delta du fleuve Sénégal, qui a été mis à l’honneur. Le Colonel Guèye a expliqué que cette espèce est plus facilement observable dans la zone du parc et a souligné les préoccupations concernant la baisse progressive de ses effectifs. « Aujourd’hui, nous avons vu seulement quelques individus de cette espèce », a-t-il précisé, indiquant que des protocoles étaient en cours pour mieux comprendre les causes de cette diminution.
Afin de mieux faire connaître cette espèce, des fiches de présentation ont été élaborées, non seulement pour le Delta du fleuve Sénégal, mais également pour le reste du pays. Le but est de sensibiliser le public à l’importance de la préservation du dendrocygne fauve, un oiseau emblématique de la région.
L’importance des zones humides et du parc du Djoudj
Le parc du Djoudj, classé comme site Ramsar, est une zone humide d’importance internationale. Ce statut est attribué par la convention Ramsar, qui œuvre pour la protection des zones humides à l’échelle mondiale. Le Colonel Guèye a rappelé que ce parc respecte tous les critères nécessaires pour figurer sur la liste des zones humides d’importance internationale, contribuant ainsi à la préservation des habitats naturels et de la biodiversité.
Les oiseaux d’eau jouent un rôle clé dans l’évaluation de la qualité des habitats des zones humides. Leur présence permet de suivre l’état de santé écologique de ces écosystèmes fragiles, qui sont essentiels non seulement pour la faune aviaire mais aussi pour l’ensemble de la biodiversité locale.
Enjeux de conservation face au changement climatique
Le Parc national des oiseaux du Djoudj, tout en étant un site naturel exceptionnel, est confronté à plusieurs défis, notamment la conservation et la restauration des zones humides dans un contexte de changement climatique. Le Colonel Guèye a évoqué la nécessité de mettre en place des stratégies adaptées pour préserver ces espaces naturels face à l’évolution des conditions climatiques, qui peuvent affecter les migrations des oiseaux et la qualité des habitats.
Le dénombrement international des oiseaux d’eau (DIOE)
Le Dénombrement international des oiseaux d’eau (DIOE) est un programme mondial coordonné par Wetlands International depuis 1967. Cette initiative permet de suivre l’évolution des populations d’oiseaux d’eau à travers plus de 150 pays, contribuant ainsi à la gestion et à la préservation des zones humides à l’échelle mondiale. Le parc du Djoudj, en tant que site clé, participe activement à cette action de conservation, en recueillant des données précieuses pour la protection des oiseaux migrateurs.
Un site d’importance mondiale
Le Parc national des oiseaux du Djoudj, en tant que site Ramsar et l’un des plus importants sanctuaires d’oiseaux migrateurs en Afrique, joue un rôle stratégique dans la préservation de la biodiversité et la gestion des zones humides. La journée du Dénombrement international des oiseaux d’eau (DIOE) constitue un moment clé pour évaluer la situation des populations d’oiseaux migrateurs et renforcer les efforts de conservation face aux défis du changement climatique et de la perte de biodiversité.
Moctar FICOU / VivAfrik