Le Forum mondial sur la transition énergétique a été officiellement lancé le 23 janvier 2025 à Davos, en Suisse, lors d’une session du Forum économique mondial. Cette nouvelle initiative a pour but de transformer les promesses collectives concernant la transition énergétique en progrès mesurables, en soutenant la transition vers une énergie propre, en mobilisant des investissements supplémentaires, et en réalisant des projets majeurs. L’événement a été inauguré par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui ont souligné l’urgence de l’action collective pour un avenir énergétique durable.
Le Forum mondial sur la transition énergétique réunit déjà un large éventail de participants provenant de pays et d’entreprises du monde entier, y compris du Brésil, du Pérou, du Canada, de la République démocratique du Congo, du Kenya, de l’Afrique du Sud, des Émirats arabes unis, du Royaume-Uni, entre autres. L’objectif principal de cette plateforme est de renforcer la coopération internationale pour réaliser des objectifs énergétiques ambitieux et pour accélérer les investissements dans les technologies d’énergie propre.
Des objectifs audacieux pour 2030
Lors de la dernière COP 28, les nations se sont engagées à tripler la part des énergies renouvelables dans leur mix énergétique et à doubler l’efficacité énergétique d’ici à 2030. Ursula von der Leyen a rappelé l’urgence de ces objectifs et l’importance de les atteindre dans les délais impartis. « L’échéance approche à grands pas », a-t-elle averti, soulignant que la modernisation des infrastructures énergétiques, comme la mise à jour de 25 millions de kilomètres de réseaux électriques et le développement de solutions de stockage de l’électricité, constitue un défi colossal. Ces projets nécessitent des investissements massifs, et la présidente a insisté sur le fait qu’aucun pays, aucune région, ni aucune entreprise ne pouvait réussir seul dans cette mission. « Nous devons travailler ensemble et agir maintenant », a-t-elle affirmé.
L’Afrique : un défi majeur pour la transition énergétique
L’Afrique, bien que possédant 60 % des meilleures ressources solaires mondiales, demeure un continent où l’accès à l’électricité reste un défi majeur. Actuellement, 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. Malgré sa volonté de multiplier par cinq sa capacité en énergies renouvelables d’ici 2030, l’Afrique attire moins de 2 % des investissements mondiaux dans ce secteur. Ursula von der Leyen a insisté sur la nécessité d’un effort collectif pour changer cette réalité et garantir que l’Afrique puisse bénéficier de la transition énergétique, en particulier en augmentant les investissements dans les énergies propres.
Des investissements mondiaux record dans l’énergie propre
Malgré ces défis, les signes de progrès sont nombreux. En 2024, les investissements mondiaux dans l’énergie propre ont atteint un niveau record de 2 000 milliards de dollars, une avancée significative par rapport aux investissements dans les combustibles fossiles. Pour chaque dollar investi dans les énergies fossiles, deux dollars ont été injectés dans les énergies renouvelables. Ursula von der Leyen a mis en avant ces chiffres impressionnants, soulignant que dans le secteur de l’électricité, les investissements dans les énergies propres ont été dix fois plus importants que ceux consacrés aux énergies fossiles. « Le monde progresse plus vite que jamais vers une énergie propre », a-t-elle déclaré avec enthousiasme.
Une coopération mondiale indispensable
Le lancement du Forum mondial sur la transition énergétique à Davos marque une étape importante dans la concrétisation des objectifs climatiques mondiaux. Cette initiative met en lumière l’urgence d’agir collectivement pour accélérer la transition vers des énergies propres, réduire les inégalités d’accès à l’énergie, et garantir un avenir plus durable pour tous. Alors que les défis sont considérables, les avancées en matière d’investissements et de projets pilotes montrent que des progrès sont possibles. Toutefois, pour atteindre les objectifs ambitieux de 2030, une coopération internationale renforcée et une action rapide sont essentielles.
Moctar FICOU / VivAfrik