Un avenir incertain pour la conservation des forêts tropicales
Les questions de financement laissées en suspens lors de la COP16 sur la biodiversité, tenue à Cali en Colombie, en novembre 2024, suscitent des inquiétudes quant à la conservation des forêts tropicales du bassin du Congo. Ces discussions capitales, essentielles pour la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité, ont été reportées à février 2025 à Rome en Italie.
Un engagement financier insuffisant
Malgré les appels à une mobilisation accrue pour protéger les forêts tropicales, essentielles à l’équilibre climatique mondial, la RDC reste dans l’expectative quant aux ressources financières qui lui seront attribuées. Lors de la COP16, qui s’est déroulée du 21 octobre au 1er novembre 2024, les 196 pays membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) n’ont pas réussi à s’entendre sur un plan de financement clair. La priorité était pourtant d’assurer la mobilisation de 200 milliards de dollars par an d’ici à 2030, dont 30 milliards de dollars d’aide annuelle provenant des pays du Nord.
Un report qui fait craindre une impasse
Après des discussions houleuses prolongées jusqu’au 2 novembre 2024, les négociations sur le financement ont été repoussées à février 2025. Ce délai supplémentaire suscite des doutes sur la volonté réelle des pays riches à honorer leurs engagements. Pourtant, les nations du Sud, en première ligne face à la crise environnementale, comptent sur ces fonds pour réaliser des projets de conservation locaux.
En 2022, un accord avait été trouvé pour mobiliser progressivement les financements : 20 milliards de dollars par an d’ici à 2025, puis 30 milliards par an d’ici à 2030. Or, à ce jour, seuls 400 millions de dollars ont été promis, dont 244 millions en provenance de pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon. Cet écart criant entre promesses et réalité financière compromet gravement les initiatives de préservation des forêts du bassin du Congo.
Quel espoir pour février 2025 ?
Les attentes sont grandes pour la session de février 2025 à Rome. La question cruciale reste de savoir si la communauté internationale tiendra ses engagements pour soutenir la biodiversité. Sans un financement concret et rapide, les efforts pour stopper la destruction des forêts tropicales risquent d’être voués à l’échec.
Moctar FICOU / VivAfrik