Le Nord du Burkina Faso menacé par la famine, alertent trois OSC

C’est à travers un communiqué rendu public jeudi 1er septembre 2022 que trois Organisations de la société civile (OSC) de la région du Nord du Burkina Faso ont alerté sur la famine qui menace les populations de la province du Loroum dans cette région du pays, soulignant que certaines personnes par manque de vivres « se rabattent sur des feuilles sauvages pour survivre et là aussi au péril de leur vie ».

Depuis décembre 2021, la province du Loroum (Nord) à l’instar d’autres localités, est coupée du reste du pays et après plusieurs années de résistance, la quasi-totalité de la province est tombée sous le contrôle des groupes armés, a poursuivi le communiqué.

Poursuivant leur argumentaire, les signataires du communiqué officiel ont renchéri : « ainsi, sur les quatre communes que compte la province (Banh, Sollé, Ouindigui et Titao), seulement quelques secteurs de la ville de Titao (chef-lieu de la province) qui accueillent des milliers de déplacés internes, ainsi que les chefs-lieux des communes de Banh et de Sollé ne sont pas sous occupation mais là encore la situation n’est guère reluisante ».

« Les habitants sont confinés dans un petit rayon et comptent quasiment sur l’assistance et l’arrivée des convois pour survivre. Les convois de ravitaillement, qui se faisaient au moins une fois par mois, sont devenus très problématiques ; le dernier convoi en direction de Titao remonte au 28 mai 2022 », ont-ils ajouté dans le texte.

« Face à cette misère effroyable et surtout au manque d’alternative, des familles se rabattent sur des feuilles sauvages pour survivre et là aussi au péril de leur vie », lit-on dans le texte des organisations de la société civile qui ajoute que certaines couches notamment des femmes sont contraintes de braver les interdictions des groupes armés pour se rendre en brousse dans l’espoir d’obtenir ces feuilles devenues « le menu quotidien de certains ménages ».

La même source relève que, « de juin à août 2022, une centaine de femmes ont été enlevées dans de telles circonstances par les groupes armés ; elles n’ont pu rejoindre Ouahigouya et autres localités que grâce à des bonnes volontés après avoir subi des tortures et des traumatismes de toute nature ».

Suffisant pour ces organisations de la société civile d’interpeler les autorités locales et nationales à prendre des dispositions utiles pour un ravitaillement urgent et conséquent de la province en vivres et une libération totale de l’axe et de toutes les zones occupées pour faciliter le trafic et le retour des populations dans leurs localités.

Moctar FICOU / VivAfrik


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