Le projet INFoCAT interpelle plus l’ANER, selon Tamsir Ndiaye

« Le projet INFoCAT vise à promouvoir des solutions d’énergie propres pour soutenir le secteur agricole au profit des femmes et des jeunes. C’est une excellente initiative qui est en parfaite cohérence avec les orientations et des initiatives du gouvernement du Sénégal en matière de transition énergétique », a d’emblée laissé entendre le directeur général de l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (ANER) qui s’exprimait à l’occasion de l’atelier de lancement du projet INFoCAT qui entend « innover pour des technologies agricoles propres » ce mardi 25 juillet 2023 à Dakar, la capitale sénégalaise.

Le projet lancé par l’Université des Nations Unies – Institut pour les ressources naturelles en Afrique (UNU-INRA) en collaboration avec Enda Energie a pour « objectif principal de promouvoir une agriculture innovante à travers des technologies d’énergies propres. Il vise aussi de promouvoir l’autonomisation économique des femmes et des jeunes dans les zones rurales de certains pays africains, en favorisant des solutions technologiques à faible coût, alimentées par des énergies propres, qui augmentent la productivité agricole et les revenus des petits exploitants ruraux », dit Tamsir Ndiaye.

« Cette initiative donne de réelles opportunités de pouvoir mobiliser des financements permettant de soutenir le projet INFoCAT au bénéfice surtout des femmes et des jeunes qui sont des composantes indispensables et essentielles pour la promotion de l’agriculture dans le monde rural afin d’assurer leur autonomisation qui reste un objectif extrêmement important. C’est dans cette perspective que ce projet est important pour nous. En tant que directeur général de l’ANER, ce projet nous interpelle encore plus parce que nous considérons que nous devons être des acteurs essentiels pour contribuer à la mise en place de ces solutions d’énergie renouvelable au profit de l’agriculture », a poursuivi le directeur général de l’Agence nationale pour les énergies renouvelables.

Pour sa part, Dr Flaubert Mbiekop du Centre de recherche pour le développement international a expliqué qu’il faut soutenir les femmes et les jeunes en tant qu’innovateurs. Ils vont proposer des solutions qui permettent de résoudre la question de l’accès à l’énergie dans le secteur agricole. Vue sous cet angle, la question de l’accès à la terre n’est peut-être plus une question fondamentale. L’idée qui va être non seulement explorée mais développée plus tard c’est, selon lui, identifier des jeunes qui ont des solutions à proposer donc des innovateurs.

« Quand on parle d’innovation, ce n’est pas nécessairement une nouvelle technologie. Elle peut-être une technologie qui existe déjà mais qui n’est pas nécessairement adaptée à notre contexte. Si on parle par exemple de petites exploitations agricoles, ces exploitations n’ont peut-être pas les ressources financières pour acquérir certains équipements. Donc, la question est de savoir comment on pourrait, sur la base de ce qui existe déjà, s’assurer qu’on fasse des ajustements qui cadrent avec le fait que la terre est une ressource rare, le fait que, pour les petites exploitations agricoles, en terme de surface financières, c’est limitée. C’est un peu cette perspective que le projet veut aborder et un élément également important, c’est que dans le cadre du projet, ces innovateurs et innovatrices qui seront identifiés seront accompagnés pour peaufiner des innovations qu’ils proposent mais aussi pour les mettre en rapport avec de potentiels partenaires financiers car, l’enjeu c’est de dire, avec les ambitions qui sont affichées, que ce soit sur le plan national ou international, pour y arriver, il faut trouver un moyen de passer à l’échelle et cela va nécessiter des capitaux. Une fois que les solutions sont explorées, testées, il s’agira maintenant de trouver des ressources pour passer à grande échelle », a détaillé le responsable du Centre de recherche pour le développement international lors de l’atelier de deux jours (du 25 au 26 juillet 2023) du lancement du projet INFoCAT.   

Se prononçant sur l’impact du projet INFoCAT dans les pays bénéficiaires (Sénégal, Côte d’Ivoire et Ghana), Dr Binate Namizata Fofana de UNU-INRA, a confié que, le projet est concentré sur le domaine agricole, de la production à l’assiette mais aussi sur les femmes et les jeunes.

C’est pourquoi, dit-elle, « nous savons que dans le domaine agricole, les femmes et les jeunes occupent une place très importante. Nous savons aussi les conditions dans lesquelles ces acteurs travaillent. Les femmes travaillent durement. On a donné l’exemple du manioc qu’il faut d’abord éplucher ensuite, il faut faire la pâte. Tout ça, c’est manuel et c’est pénible alors que, avec une broyeuse, en cinq minutes, vous avez votre pâte. On réduit la pénibilité du travail. Ça, c’est l’un des avantages de ce projet. On réduit la pénibilité en utilisant des énergies propres. Autre exemple, la femme qui utilise le bois de chauffe pour cuire sa nourriture est hantée par des maladie à cause de la fumée. Le projet est là aussi pour régler ce problème sanitaire. Il va aussi accroître la productivité. Le gain de temps également un élément important à souligner ici ».  

Moctar FICOU / VivAfrik   


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