Le président américain crée une zone protégée au Grand Canyon et défend sa politique sur le climat

Le président américain envisage mettre un coup de frein à l’exploitation d’uranium dans une vaste zone autour du Grand Canyon. Il s’agit de la première annonce de Joe Biden, qui a entamé un voyage dans l’ouest des Etats-Unis, durant lequel il s’attachera à convaincre ses concitoyens – guère enthousiastes – des bienfaits de sa politique portant sur le climat. Cette zone, qui aura le statut de « monument national », sera d’une superficie de plus de 400 000 hectares, a annoncé, lundi 7 août 2023, Ali Zaidi, conseiller chargé du climat du chef de l’Etat, dans l’avion qui l’emmenait en Arizona.

Le président américain, en campagne pour sa réélection, veut donc promouvoir les bienfaits de sa politique pour le climat et la première étape de ce voyage est l’Arizona. Joe Biden s’est rendu le mardi 8 août 2023 au Grand Canyon où il a annoncé la création d’une vaste zone naturelle protégée.

Le Grand Canyon est un trésor national qu’il faut préserver, a dit Joe Biden. C’est dans cette logique que le président américain a signé, mardi 8 août 2023, un décret pour la création d’un « monument national » autour du Grand Canyon. Une mesure réclamée depuis des années par les tribus amérindiennes locales.

« En tant que président, je me suis engagé à faire de la souveraineté des tribus une priorité, à honorer les promesses que les États-Unis ont faites aux nations amérindiennes. Je me suis engagé à utiliser toute mon autorité pour protéger les terres tribales sacrées », a déclaré le président américain.

Rappelons que des tribus indiennes locales réclamaient cette décision pour freiner l’activité minière autour du site du Grand Canyon. Ce statut interdira les lancements de nouveaux projets d’extraction d’uranium sur le site, sans pour autant toucher aux droits d’exploitation déjà existants, a encore annoncé Ali Zaidi. La création de cette nouvelle zone protégée est à la fois un hommage à la « vibrante histoire » de ces tribus, et la protection d’un « écosystème incroyablement important », autour du fleuve Colorado.

Joe Biden a choisi pour cette annonce un Etat, l’Arizona, où les températures avoisinent 50 °C depuis plusieurs semaines, et où le débit particulièrement bas du Colorado met en péril tant les agglomérations que le secteur agricole.

« La terre des tribus »

Le territoire créé mardi 8 août 2023 portera le nom de Baaj Nwaavjo I’tah Kukveni. Baaj Nwaavjo, dans la langue des indiens Havasupai, signifie « la terre des tribus », tandis que I’tah Kukveni, en langage hopi, veut dire « dans les pas de nos ancêtres ». Concrètement, ce décret va permettre l’instauration d’une réserve protégée de plus de 400 000 hectares. Les tribus locales, pour qui ces terres ont une grande importance spirituelle, réclamaient qu’elles soient à l’avenir protégées de toute extraction d’uranium. Ce sera dorénavant le cas sauf pour les projets antérieurs à 2012, donc une douzaine de mines verront tout de même le jour dans cette zone.

Le Sierra Club, influente organisation de défense de l’environnement, a salué une « décision historique », qui « assure que ces terres seront protégées pour les générations futures ».

370 milliards de dollars d’investissements dans la transition énergétique

Lors de sa visite, Joe Biden a également mis en avant son grand plan pour le climat adopté l’année dernière. Et ce n’est pas un hasard qu’il ait choisi l’Arizona comme première escale de cette tournée. Cet État vient de traverser l’une des pires canicules de ces dernières années et sera probablement l’un des États clés pour la présidentielle. « Nous avons encore beaucoup de travail pour combattre la menace existentielle du changement climatique », a dit le démocrate, évoquant les épisodes de chaleur extrême, les incendies et la sécheresse qui frappent en plusieurs endroits le territoire américain.

Joe Biden, qui briguera un second mandat lors de la présidentielle de 2024, utilise aussi ce déplacement pour bien se distinguer de l’opposition républicaine. Il a ainsi reproché aux élus les plus radicaux du Parti républicain de vouloir « défaire » la pièce maîtresse de son mandat, l’Inflation Reduction Act, qui promet 370 milliards de dollars d’investissements dans la transition énergétique, notamment pour la fabrication de batteries pour voitures électriques ou les panneaux solaires.

L’exécutif américain promet de diviser par deux d’ici à 2030 les émissions de CO2 du pays d’ici. « Nous sommes sur la bonne voie », a clamé mardi 8 août 2023 Joe Biden, même si de nombreux experts, tout en applaudissant les initiatives du démocrate, estiment que le compte n’y sera pas tout à fait.                

Moctar FICOU / VivAfrik


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