Pour faire face à la déforestation, l’association « Nebeday » a mis au point un bio-charbon à partir de la paille ramassée dans les champs. Il ne fait pas d’étincelles et ne produit pas de gaz. Mais s’il est plus écologique que le charbon de bois, il met plus de temps pour cuire les aliments. Un impair que ses promoteurs s’emploient à corriger.
Selon lesoleil.sn, à Toubacouta, le siège de l’association « Nebeday » est une adresse très connue. Une grande maison sommairement entretenue avec un seul bâtiment au centre qui abrite les bureaux. A droite, les cuisines sont squattées par des jeunes très occupés devant leurs ordinateurs portables. « Nebeday » est une association créée en 2011 dont l’objectif principal est la gestion participative des ressources naturelles par et pour les populations locales. Elle s’active pour protéger les ressources naturelles mais aussi pour les valoriser avec des activités qui s’articulent autour d’aires protégées (forêts et aires marines communautaires, entre autres). La mise en place de différentes filières de valorisation de ces ressources naturelles (poudre de feuilles de moringa, pain de singe, bissap, miel, poissons, coquillages…) permet de sensibiliser les populations à la nécessité d’une gestion durable des ressources et de développer l’économie locale. Pourtant, de toutes les activités de l’association « Nebeday », il y en a une qui, à terme, pourrait avoir un impact fort bénéfique sur l’environnement, particulièrement la protection des forêts. Il s’agit de la production de bio-charbon qui, si elle est encouragée, pourrait réduire sensiblement la consommation du charbon de bois.
Au Sénégal, on estime que chaque année, une superficie de 215 hectares de terrain disparait au jour le jour du fait de l’action de l’homme. A titre proportionnel, cette surface représente en moyenne 300 terrains de football. Et les forêts sont souvent coupées pour la transformation du bois en charbon ou bois de chauffe. Cette situation concerne d’ailleurs la plupart des forêts du Sénégal, surtout celles qui existent dans le Delta du Saloum. Ces études révèlent toutefois que l’exploitation abusive des forêts dépend aussi en grande partie de la poussée démographique. Une des situations ayant favorisé l’épuisement prématuré et irrationnel des ressources forestières de notre pays. Dans le Delta du Saloum, « Neebaday » a aussi révélé une consommation annuelle et individuelle de 58 kilogrammes. Ce qui est une sérieuse menace pour la forêt de Sangako qui, en marge de ses potentialités naturelles, fait aujourd’hui le charme du Delta du Saloum. A ces actions commises par l’homme, s’ajoutent les feux de brousse dont 2000 cas sont déclarés tous les ans dans cette partie du pays. Mais également la baisse pluviométrique constatée ces dernières années dans la sphère du « Ndiombatto » et les animaux en divagation qui, à leur passage, détruisent toute sorte d’espèce végétale.


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