Carottes, tomates, aubergines africaines, gombo… Technisem développe et commercialise de nouvelles variétés de semences potagères. La PME basée à Longué-Jumelles, en Anjou, réalise l’ensemble de son chiffre d’affaires à l’export. Ses graines traversent les océans direction l’Afrique et les Caraïbes pour être cultivées. L’entreprise participe pour la première fois au prix de l’entrepreneur EY Grand Ouest 2017.
Créer des semences potagères adaptées au climat des tropiques et résistantes aux maladies, c’est le cœur de métier de Technisem, PME de 43 salariés, installée depuis 2009 en Anjou, à Longué-Jumelles. Depuis le Maine-et-Loire, « territoire connu pour réunir de nombreuses entreprises horticoles françaises », l’entreprise familiale créée en 1985 à Paris, envoie 600 tonnes de semences par an. Les graines parcourent le globe pour rejoindre l’Afrique et les Caraïbes où elles seront mises en terre par des milliers de producteurs, précise-t-on à ouest-france.fr.
« On propose 500 variétés de graines, dont pas moins d’une cinquantaine de tomates », dénombre Ronan Gorin, directeur général de Technisem. « Chaque semence répond à des conditions de climat particulières et résiste aux maladies présentes dans le territoire où elle va pousser. » Pour proposer des produits adaptés aux besoins des agriculteurs, le travail d’innovation est essentiel. Ronan Gorin possède cinq stations de recherche et d’expérimentation en Afrique. 70 personnes, majoritairement des ingénieurs agronomes, y travaillent. Objectif ? Créer de nouvelles variétés, croiser des espèces… « En ce moment, on essaye de réaliser une aubergine africaine avec un gros fruit et des poils sur la tige pour empêcher les acariens de monter sur la plante ».
L’entreprise n’utilise pas d’OGM. « La recherche dans ce domaine est trop chère et le développement se fait sur de très grandes cultures. De plus, il existe encore beaucoup de freins à leur consommation », explique Ronan Gorin.
Transformer 1 gramme en plusieurs dizaines de tonnes
Parmi les nombreuses variétés que propose Technisem, l’entreprise travaille des légumes typiquement africains : piments locaux, gombo, papaye, légumes-feuilles… Une spécificité qui fait la fierté de son directeur : « à ma connaissance, nous sommes les seuls à faire de la recherche sur ce type de produits ». Un travail de longue haleine puisque de la recherche à la commercialisation d’une semence, le chemin est long. Lorsque le service « recherche » met au point une nouvelle variété, il n’en possède qu’un échantillon réduit d’un à vingt grammes appelé « noyau ». Cette mince production est ensuite cultivée sur les 140 hectares appartenant à Technisem en Afrique puis par des agriculteurs-multiplicateurs spécialisés un peu partout dans le monde. Les tonnes de semence sont ensuite récoltées et passent par un laboratoire du groupe pour en certifier la qualité. Dernière étape, leur commercialisation.
Année après année, Technisem modernise ses outils de production. Avec comme objectif, notamment, de trouver des traitements de semences bio et naturels. Pour toujours proposer aux producteurs des graines variées, résistantes et adaptées à leur environnement.
Moctar FICOU / VivAfrik