Energie éolienne : l’Afrique dépassée par les nouvelles technologies ?

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ENERGIE – Deux tiers des Africains n’ont pas accès à l’électricité, c’est un fait. Pour les leaders locaux, apporter une solution rapide à ce problème de grande envergure, c’est une priorité. La solution : l’énergie éolienne, une énergie produite grâce au souffle du vent faisant tourner des hélices qui elles-mêmes font marcher une turbine qui crée de l’électricité.

Les avantages de cette énergie 100% naturelle sont nombreux. Tout d’abord, elle ne nécessite aucun carburant, ne crée pas de gaz à effet de serre, ne pollue ni l’air, ni l’eau, ni les sols et ne produit pas de déchets toxiques ou radioactifs. Autre atout de taille, avec une emprise au sol de moins de 100m2, les éoliennes occupent très peu d’espace et peuvent être rapidement mises en place. Enfin, ces tours à vent à coûts de fabrication assez faibles produisent plus d’électricité en hiver et permettent ainsi de répondre à la demande générale de cette énergie qui est plus forte durant cette époque de l’année.
Dans le contexte actuel où la lutte contre le changement climatique est plébiscitée par de nombreux politiciens et hommes d’affaires de premier rang, il n’est pas étonnant que cette solution énergétique qui favorise l’amélioration de la qualité de vie de tous, qui préserve la santé de la planète et qui génère des bénéfices certains séduise autant.
Dans cette dynamique, en moins d’un an, de nombreux projets ont vu le jour en Afrique comme, entre autres, au Maroc, la construction de la première usine de fabrication de pales d’éoliennes, au Kenya, l’inauguration du plus grand parc éolien du continent ou encore en Afrique du Sud, la mise en service d’une centrale éolienne de 244 MW.

L’Afrique mise sur l’éolien et le monde mise sur l’Afrique. Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le sud de la Méditerranée est l’un des marchés les plus prometteurs pour les énergies renouvelables. Ses ressources abondantes en termes d’ensoleillement, de vent et d’énergie géothermique rendent ce continent attractif pour les investisseurs internationaux. En tête de liste : les entreprises chinoises.

Si aujourd’hui la Chine occupe une position privilégiée dans cette région du monde, c’est avant tout parce qu’elle a investi une grande fortune dans le développement de cette technologie et a contribué à la rendre plus accessible pour tous. De plus en plus implantée notamment dans le sud et dans l’est du continent, la Chine qui consacre chaque année plusieurs dizaines de milliards de dollars aux énergies renouvelables ne laisse personne indifférent. Sur place, plusieurs millions d’habitants qui n’avaient pas encore accès à l’électricité ont vu leur situation changer.
La Chine n’est pas la seule nation à croire au potentiel africain. D’autres pays comme la France, l’Italie ou la Suisse se disputent aussi des parts de marché malgré des investissements beaucoup plus faibles que ceux réalisés par la première puissance asiatique. Mais s’installer en Afrique est-il réellement une bonne idée ? Le timing est-il le bon ? Miser sur ces terres est-il opportun ?

Pour de nombreux experts la réponse est non. L’avenir de l’éolien n’est plus sur terre mais en mer. Construire au large des côtes, ce que la technologie a rendu possible, permettrait de mieux utiliser les forts vents marins et ainsi créer deux fois plus d’énergie qu’avec des installations fixées aux sols. Si cette nouvelle tendance de marché n’est pas encore très exploitée en Afrique, en Europe, elle connaît un réel boom.

Selon WindEurope, à l’heure où la Grande-Bretagne, l’Allemagne, Le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique tirent ce business à la hausse en occupant 98% du parc continental, les capacités des champs éoliens en mer ont bondi de 25% en 2017. Une bonne nouvelle pour la planète, pour l’industrie des énergies renouvelables et pour les économies européennes. En ce qui concerne l’Afrique, dans le but de ne pas se faire lâcher par la réalité de la modernisation du marché, le nouvel enjeu consistera à exploiter les littoraux ou à s’orienter vers une nouvelle technique de fabrication d’électricité moins coûteuse et au moins aussi respectueuse de l’environnement.

Article rédigé par Martin Lozniewski.

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