La pénurie d’eau sans précédent qui avait fini d’envahir Bouaké s’est aujourd’hui propagée dans plusieurs villes du nord et du centre de la Côte d’Ivoire. Ces localités payent les fais des conséquences de la faible pluviométrie qui provoque l’assèchement des barrages qui les alimentent. La situation est particulièrement critique à Niakaramandougou, une ville située à près de 500 km au nord d’Abidjan.
La situation qui a atteint un seuil critique depuis le mois de février 2018 faisait d’une menace il y a plusieurs mois. D’après Marc Koné, le maire de Niakaramandougou, le lac de barrage qui alimente la ville est à sec et peut désormais être traversé à pied. Du jamais vu selon l’édile.
Pour se ravitailler en eau, les 30 000 habitants ne peuvent compter que sur une citerne de la Sodeci, la société publique de distribution d’eau, et des puits appartenant à des particuliers.
Jeudi 26 avril 2018, la population excédée est descendue dans la rue aux cris de « on veut de l’eau ». A une cinquantaine de kilomètres à l’ouest, dans la ville de Tortiya, même situation : plus une goutte d’eau ne coule des robinets. Six forages permettent toutefois à la ville de se ravitailler, selon son maire.
A Bouaké, ville d’1,5 million d’habitants, c’est le statu quo depuis plus d’un mois. Les nouveaux forages ne parviennent pas à remplacer le lac du barrage de la Loka qui alimentait 75% de la ville.
Enfin, Ferkessédougou au nord et Odienné au nord-ouest subissent depuis plusieurs semaines des délestages. L’alimentation en eau à Odienné a même été totalement interrompue pendant deux semaines.
Mais selon la Sodeci, les récentes pluies laissent espérer un retour à la normale prochainement pour ces deux villes.
Moctar FICOU / VivAfrik