Les appels du président américain Donald Trump à augmentation le plafond de production de pétrole dans l’immédiat ont été rejetés par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie dimanche 23 septembre 2018 à Alger.
« Je n’influence pas les prix », a déclaré le ministre saoudien de l’Energie Khalid Al-Falih en marge de la réunion des pays membres et non-membres de l’Opep à Alger, dans la capitale algérienne. Et le responsable saoudien de renchérir : « à ma connaissance, les marchés sont fournis de manière adéquate. Je ne sais pas si quelconque raffinerie dans le monde est à la recherche de pétrole et n’est pas en mesure de s’en procurer », a ajouté le ministre saoudien qui précise ne pas être en mesure de baisser les prix du pétrole en augmentant sa production. La réunion de l’Opep à Alger vise à discuter de la situation sur les marchés pétroliers.
Pour rappel, le 20 septembre dernier, le Président américain a de nouveau appelé l’Opep à faire baisser les cours du pétrole, en évoquant un lien entre le soutien apporté par les États-Unis aux pays du Moyen-Orient et le prix du baril. Le prix du baril de Brent a atteint la barre des 80 dollars ce mois-ci, poussant le président des États-Unis à reformuler agressivement sa demande à l’Opep afin de baisser les prix. Sur ce point précis, Donald Trump a écrit sur son compte Twitter :
«Nous protégeons les pays du Moyen-Orient, ils ne seraient pas en sécurité très longtemps sans nous, et ils continuent toutefois de faire augmenter et augmenter encore les prix du pétrole! Nous nous en souviendrons. Le monopole de l’Opep doit faire baisser les prix maintenant!».
La réunion d’Alger du dimanche n’a abouti à aucune recommandation de rehaussement du plafond de production de l’Opep. La récente hausse des cours de pétrole trouve son origine principalement dans la baisse des exportations de pétrole de l’Iran, causée par les récentes sanctions américaines.
Le ministre de l’Énergie russe Alexander Novak a pour sa part estimé qu’aucune augmentation immédiate de la production n’était nécessaire, considérant cependant que la guerre commerciale menée par les États-Unis contre la Chine ainsi que les sanctions américaines contre l’Iran créaient de nouveaux défis pour les marchés pétroliers.
Les ministres du Pétrole d’Oman et du Koweït ont pour leur part indiqué que l’Opep et ses alliés avaient convenu de s’en tenir au respect de l’accord du mois de juin, réitérant la conviction qu’il ne fallait pas réduire la production au-delà de ce qui était prévu, ce qui signifierait compenser la diminution de la production iranienne de pétrole.
Moctar FICOU / VivAfrik