Le calvaire des pêcheurs du lac Victoria au Kenya

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Les pêcheurs travaillant sur le lac Victoria ou Nyanza, le plus grand lac d’Afrique avec une superficie de 68 100 km sont confrontés à des jacinthes d’eau. En termes clairs, au Kenya, les pêcheurs du lac Victoria font face à la prolifération de la jacinthe d’eau, une plante aquatique qui perturbe leur activité.   

Pour la énième fois en cette saison, un épais tapis vert de jacinthes d’eau se déplaçant au gré du vent et des courants recouvre entièrement la baie de Kisumu, dans l’ouest du Kenya. Les petits échassiers sont ravis, prenant appui sur cette végétation pour scruter la surface de l’eau, à peine visible, à la recherche de nourriture. Mais les pêcheurs bloqués à terre sont dépités.

A vrai dire, sur les bords du lac Victoria, les pêcheurs kenyans ont un ennemi : la jacinthe d’eau. Cette plante aquatique, originaire d’Amérique du sud est apparue sur le plus grand lac d’Afrique au début des années 90. Depuis, son développement complique les déplacements des embarcations. C’est ce que constate chaque jour, Maurice Omondi, président de l’Association des pêcheurs de Kichinjio, une des plages de Kisumu

« Beaucoup de nos collègues ont des problèmes sur le lac quand ils pêchent. Ils se retrouvent souvent coincés. Récemment on a dû faire appel à un hélicoptère du gouvernement pour secourir des pêcheurs coincés sur le lac », témoigne-t-il.

3 pays bordent le lac Victoria et côté kenyan, les jacinthes recouvrent 17 000 hectares soit  5% de la surface du lac. Impossible à l’éradiquer, la plante se nourrit du phosphore présent en grande quantité dans l’eau, en raison des activités agricoles. Conséquence : les quantités de poisson pêchées s’effondrent, passant de 140 000 tonnes en 2013 à 98 000 tonnes en 2016.

« Si nous allons pêcher maintenant, nous serons bloqués dans les jacinthes », peste Maurice Omondi. « On doit simplement attendre que le vent tourne et emmène avec lui les jacinthes ».

« Par le passé, on a déjà essayé de se frayer un passage à travers les jacinthes, mais c’est très très dur et le risque est trop grand », raconte-t-il.

« Parfois, on part pêcher et on ne peut pas rentrer car les jacinthes bloquent l’accès à la plage. A d’autres moments, les jacinthes emmènent nos filets », se plaint, pour sa part, Thomas Ouma, un grand gaillard de 40 ans.

Moctar FICOU / VivAfrik         

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