Le ministre Nigérien des Mines, Hassane Barazé a annoncé qu’une des deux filiales de l’entreprise français Orano (ex Areva) va fermer ses portes dans les deux à trois ans à venir. Ces mines peinent à assurer une rentabilité suffisante, selon le ministre. Qui estime que le marché de l’uranium est de plus en plus déprimé depuis quelques années dans le pays.
Face aux députés, Hassane Barazé a peint un tableau sombre des perspectives pour la Cominak, l’une des mines les plus anciennes du pays, dans laquelle l’État est actionnaire aux côtés du Français Orano, du Japonais Overseas Uranium et de l’Espagnole ENU.
A l’en croire, le déficit va augmenter cette année mais aussi lors des deux prochaines années. Pour preuve, il laisse entendre qu’avec un coût de production d’environ 75 euros le kilo, l’uranium de la Cominak est trop cher, alors que le cours mondial du produit oscille entre 54 et 55 euros le kilo.
Rappelons qu’en 2018, le géant français Orano avait accepté de relever son prix d’achat de quelques euros, mais c’est encore insuffisant. La raison coule de source. La mine est en fin de vie, il faut creuser de plus en plus profond pour trouver un produit de moins en moins bon et de plus en plus coûteux. La Cominak est donc condamnée.
Contrairement à la Cominak, les mines de la région d’Arlit se distinguent par une rentabilité satisfaisante malgré des cours mondiaux hésitants. « Car le prix de l’uranium ne remonte que difficilement la pente après une nouvelle baisse en 2016. On reste très loin de l’euphorie de l’année 2007 où le cours de l’uranium dépassait les 250 euros le kilo », rappelle RFI dans sa chronique des matières premières.
Selon plusieurs experts, la demande devrait croître de près de 50% d’ici à 15 ans car la Chine continue de construire des centrales nucléaires. Signe que le marché se stabilise peu à peu et surtout que les perspectives s’améliorent. La remue du marché minier nigérien se fait sentir. Le pays attire en effet de nouvelles compagnies minières. Ainsi le Canadien Goviex doit poser en juillet prochain la première pierre de son usine de transformation de minerai. Reste que pour attirer les compagnies, l’État nigérien consent à de gros efforts en matière de taxes et d’impôt, si bien que pour reprendre les mots du ministre Barazé, les rentrées fiscales de l’uranium restent « timides ».
Moctar FICOU / VivAfrik