Le Secrétaire général du ministère de l’Environnement et du développement durable, Amadou Lamine Guissé a constaté avec amertume que malgré la promulgation de la loi N°2015-09 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation des sachets plastiques de faible micronnage, les sachets plastiques continuent d’inonder, les marchés, les domiciles et la rue. Une situation inacceptable à ses yeux.
Ainsi, afin de lutter efficacement contre la prolifération des sachets plastiques, « l’Etat du Sénégal va appliquer la loi interdisant ces sachets dans toute sa rigueur. Je salue ici la portée de cet atelier qui nous permet de réfléchir ensemble sur les principaux leviers à actionner pour lever les barrières qui se posent à son application » a d’abord assuré M. Guissé qui présidait l’atelier d’information et de sensibilisation des parlementaires sur la pollution plastique ce 27 août 2019 à Dakar.
Poursuivant son speech lors de la rencontre organisée par le Réseau des parlementaires pour la protection de l’environnement au Sénégal (REPES) grâce à son partenariat avec la Fondation Heinrich Böll (HBS), le responsable Sénégalais annonce l’élargissement de la loi.
« Je voudrai vous annoncer et profiter de l’occasion, que Monsieur le ministre de l’Environnement et du développement durable, Monsieur Abdou Karim Sall, soumettra sous peu, à la très haute attention du président de la République, Monsieur Macky Sall, un projet de loi relative à l’extension du champ d’application de la loi interdisant les sachets plastiques et renforcer par la même occasion les sanctions prévues », a révélé le Secrétaire général du ministère de l’Environnement et du développement durable.
La loi N°2015-09 ne concerne que les sachets plastiques à faible micronnage. Aujourd’hui, plusieurs types de plastiques sont concernés par cette pollution et qui ne sont pas pris en compte par cette loi. Suffisant pour Amadou Lamine Guissé de saisir cette occasion pour sensibiliser les parlementaires qui auront à examiner le futur projet de loi afin de permettre au Sénégal de régler définitivement la question du plastique dans notre pays.
A l’en croire, la gestion des sachets plastiques, en particulier, passera inévitablement par un changement de paradigmes adossé à des modes de production et de consommation écoresponsables et / ou durables avec des mesures d’accompagnements y afférents au titres desquels, il convient de retenir l’implication des acteurs du secteur privé, des institutionnels à travers la mise à disposition, au profit des consommateurs, des produits de substitution au plastique.
Pour sa part, l’Honorable Député – Maire Ibrahima Baba Sall par ailleurs président du REPES a expliqué que l’objectif de cet atelier est de renforcer les capacités des décideurs politiques sur les enjeux de pollution des sachets plastiques.
« L’objectif principal de cet atelier est de renforcer la participation des acteurs politiques dans la promotion des initiatives participatives et inclusives avec l’ensemble des partenaires pour soutenir des actions de plaidoyer, de sensibilisation des parlementaires sur la pollution plastique », a dit M. Sall au cours de la cérémonie qui a enregistré la participation des membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE), du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), des élus locaux et les partenaires du REPES.
En termes clairs, explique Ibrahima Baba Sall, cette campagne vise à promouvoir un espace de dialogue inclusif pour une meilleure prise de conscience, par les parlementaires de la pollution plastique et des défis qui s’y rattachent ; créer une synergie d’action avec la société civile afin de pouvoir positionner le REPES comme une instance de veille sur la lutte contre la pollution plastique et enfin susciter de nouvelles attitudes de dialogues entre acteurs au développement et parlementaires dans la prise en charge des questions liées aux enjeux des sachets plastiques.
A l’instar du président de la République du Sénégal, le REPES rêve d’un « Sénégal avec zéro déchets ». Pour atteindre cet objectif, la structure dirigée par Baba Sall compte disposer d’un cadre de dialogue multi-acteurs pour la promotion des initiatives participatives et inclusives sur la pollution plastique. Le REPES vise aussi une diversification de ses partenaires dans sa lutte contre le plastique ; il entend se doter d’une feuille de route pour renforcer la transparence et la participation des acteurs non étatiques dans les processus de gestion des déchets plastiques et l’opinion publique nationale sensibilisée sur les impératifs de lutte contre la pollution plastique.
Venue représenter le Directrice par intérim de la Fondation Heinrich Böll, la Coordonnatrice du Programme écologie de la Fondation au Sénégal a indiqué que leur partenariat avec le REPES entre dans le cadre de la lutte contre la pollution plastique. C’est dans cette optique que sa structure a organisé cette campagne de plaidoyer avec et auprès des acteurs de la société civile mais aussi du REPES pour l’accompagner à sensibiliser davantage les populations sur la pollution plastique et à l’inciter à assumer son rôle dans la promotion des valeurs éco – citoyennes et la lutte contre la pollution plastique au Sénégal. Cet atelier, soutient-elle, sera suivi par une série d’ateliers qui seront organisés jusqu’en 2020.
« Nous souhaitons que le REPES ait un impact positif dans la lutte contre la pollution au Sénégal. C’est ce qui fait que nous sommes dans l’écologie, le développement durable et la démocratie », a-t-elle soutenu tout en déplorant le laxisme noté dans l’application de la loi interdisant les sachets plastiques au Sénégal.
Moctar FICOU / VivAfrik