L’Espagne sous pression pour l’organisation de la COP25

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La 25ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP25) de la  Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été officiellement délocalisée du Chili en Espagne 1er novembre 2019. Madrid se voit ainsi confronter à un problème de délai pour organiser cet événement mondial sur le climat prévu du 2 au 13 décembre prochain. Cette pression due au temps, oblige les autorités espagnoles à hausser le niveau de leurs travaux afin d’accomplir le « miracle » d’organiser cette COP25.

La ministre de la Transition écologique de l’Espagne, Teresa Ribera a affirmé que son gouvernement a mobilisé 60 millions d’euros en urgence pour couvrir le coût du sommet.

De son côté, José Luis Martinez Almeida, le maire de droite de la capitale espagnole n’a pas caché sa satisfaction. « Madrid est en condition, et en un temps record (…), d’être le centre du monde », s’est-il félicité. Vantant « les services publics et les infrastructures » de la ville capables d’accueillir « de grands évènements internationaux ».

Le sommet aura lieu à l’IFEMA, palais des congrès situé dans le nord-est de Madrid. Y sont organisés de grands rendez-vous comme le salon international du tourisme FITUR, qui accueille chaque année quelque 250 000 participants.

Madrid rêve de réussir le pari de l’organisation au bout de six mois contrairement aux autres pays qui avaient un an de préparation. Organiser la COP25 peut prendre normalement de six mois à un an, reconnaît une porte-parole de l’IFEMA. Les préparatifs avancent « à toute allure » et l’objectif « sera atteint » le 2 décembre 2019.

L’Association des entreprises hôtelières de Madrid assure, quant à elle, d’être « plus que prête » pour garantir un nombre de lits suffisants. Et la mairie assure avoir mobilisé 2 000 bénévoles en moins d’une semaine.

« Cette COP est un miracle, c’est extraordinaire qu’un pays se soit proposé et soit capable d’organiser un tel événement si rapidement », a confié une source diplomatique. « Il sera possible de réaliser tout le programme » qui avait été préparé par le gouvernement chilien, lequel préside toujours la COP, a assuré jeudi 21 novembre 2019 la ministre espagnole de la Transition écologique Teresa Ribera.

Reste à définir la taille du dispositif de sécurité, selon le ministère de l’Intérieur. Le niveau d’alerte terroriste est à 4 sur une échelle de 5 en Espagne.

La délocalisation de la COP25 va inéluctablement engendrer la réduction des délégations de certains pays devant prendre part à cette rencontre. « Il y a des craintes pour les ONG du Sud et la société civile des pays les plus pauvres qui ne vont peut-être pas avoir les moyens de venir », regrette le diplomate.

« Beaucoup de personnes qui allaient venir ne viendront pas », comme des ONG qui avaient déjà investi en billets d’avion et réservations d’hôtels pour aller au Chili et n’auront pas les moyens de changer de destination, a de son côté déploré Tatiana Nuño de Greenpeace Espagne. Or, ces organisations « sont essentielles pour pousser les gouvernements à prendre des mesures et agir rapidement », et garantir ainsi « que l’accord de Paris soit respecté », souligne-t-elle.

Pour, Harjeet Singh de l’ONG ActionAid, l’absence de négociateurs des pays en voie de développement ou de petites îles peut « avoir des conséquences réelles et durables pour les populations les plus vulnérables » face au changement climatique.

De l’avis de Tatiana Nuño, Madrid ayant une empreinte carbone moins élevée que Santiago du Chili, organiser la COP25 dans la capitale espagnole pourrait permettre en revanche d’en réduire l’impact environnemental. La ministre espagnole Teresa Ribera estime que la COP à Madrid produira 65 000 tonnes de CO2.

La jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg avait traversé l’Atlantique en bateau pour se rendre au sommet de l’ONU sur le climat à New York et à la COP25 au Chili. Ce revirement inattendu l’a obligée à embarquer sur un catamaran aux Etats-Unis pour faire le chemin inverse et arriver à temps à Madrid sans devoir prendre l’avion.

Pour rappel, le Chili a renoncé à accueillir la COP25 en raison d’un mouvement social sans précédent, qui a fait 23 morts et plus de 2 000 blessés. C’est dans ce contexte social tendu que le transfert a été proposé par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, afin de « garantir la tenue » de la réunion malgré un défi logistique titanesque : préparer en à peine un mois un évènement devant réunir 25 000 participants de quelque 200 pays, entre diplomates, ONG et scientifiques.

Moctar FICOU & Aïssata NDIADE (stagiaire) / VivAfrik

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