Forêts équatoriales : pourquoi sont-elles les poumons de la Terre ?

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Par Elodie Falco

Contrairement aux idées reçues, l’Amazonie n’est pas le seul poumon vert. Les forêts équatoriales sont de luxuriants écosystèmes, au climat chaud et humide, qui s’étendent sur plusieurs continents. Qualifiées de « poumons de la Terre », la raison de cette expression demeure mal connue. Explications.  

Elles comprennent le plateau de la Guyane, le plus grand bassin du monde qu’est l’Amazonie, le bassin du Congo et les forêts d’Asie du Sud-Est. En Amérique du Sud, elles couvrent près de six millions de kilomètres carrés. En Asie, elles se propagent sur 3,5 millions de kilomètres carrés. L’Afrique détient la deuxième plus grande superficie boisée au monde avec 80% de couverture forestière. Plus de 3,6 millions de kilomètres carrés répandus à travers six pays, de la Guinée Équatoriale au Gabon en passant par l’ouest du Cameroun et la République Démocratique du Congo. La surface terrestre de ces forêts abrite la moitié des espèces animales et végétales de la planète. Un imposant état des lieux mettant en exergue que l’Amazonie n’est pas la seule puissance naturelle !

Pourquoi les forêts sont-elles comparées à des poumons ?

Comme un humain à l’aide de ses poumons, une forêt, grâce à la photosynthèse, absorbe du gaz carbonique (CO2) et produit du dioxygène (O2), assurant ainsi le renouvellement de l’air. Les arbres brûlent, chaque seconde, 180 000 litres de pétrole et 110 tonnes de charbon. Ils jouent un rôle de régulateurs en ingérant les émissions liées aux activités humaines. Dans le cas de l’Amazonie, « ses 390 milliards d’arbres stockent environ 110 milliards de tonnes de CO2, soit 14% du carbone absorbé », comme le relate le magazine Science et Vie. Par leurs propriétés, ces hectares sont devenus des indicateurs météorologiques : « l’ensemble du système météorologique mondial est entraîné par des points chauds près de l’équateur où l’air humide monte et se condense à haute latitude et c’est le moteur de la circulation météorologique globale. Les trois points chauds les plus forts sont l’océan Pacifique, la forêt amazonienne et le bassin du Congo », explique ainsi l’organisation non gouvernementale Greenpeace.

Les forêts sont fortes d’une faune et flore préservées qui sont les plus riches de la Terre. Environ 16 000 espèces évoluent aux alentours du fleuve Amazone. Parmi elles, les majestueux jaguars, les tamarins, les toucans ou encore les pécaris. Le bassin du Congo englobe 10 000 espèces de plantes tropicales dont 30% qui ne se trouvent qu’à cet endroit. Dans cet air biotique, nombreux animaux évoluent comme les éléphants, buffles, okapis ou bonobos. Les treize parcs nationaux du Gabon couvrent, par exemple, 11% du territoire. Un biome à protéger !

Organes respiratoires de la planète, oui, mais pas les seules !

Nécessaires à l’environnement, les forêts ne sont pourtant pas les seules « poumons verts », contrairement aux idées reçues. Le principal producteur d’oxygène et recycleur de dioxygène est… l’océan ! Sous l’eau, l’équivalent des arbres est le phytoplancton et son ensemble d’organismes unicellulaires, comme de minuscules algues : « ce phytoplancton n’est pas seulement un poumon, il est également une source nutritive : en consommant des sels minéraux et du carbone pour produire des sucres et autres substances organiques, il forme la base de toute la chaîne alimentaire marine », estime Science et Vie. Sa biomasse est plus importante, ce qui en fait le premier puits biologique.

Non-négligeables, ces parcelles vertes doivent être sauvegardées. Sujettes à de multiples dangers comme la déforestation, elles ne cessent d’être amputées. « En 2018, la forêt primaire tropicale a reculé en RDC (République Démocratique du Congo, ndlr) comme nulle part ailleurs au monde à part au Brésil (481 248 hectares, soit 4 812 km2), d’après le rapport annuel de Global Forest Watch », annonce Le Monde. Frances Seymour du World Resources Institute s’est exprimée à propos de cette destruction accélérée : « chaque fois qu’une parcelle de forêt est détruite, une espèce se rapproche de l’extinction. Chaque fois qu’une parcelle de forêt disparaît, une famille n’a plus accès à une part importante de ses revenus quotidiens générés par la chasse, la cueillette et la pêche. Ces pertes constituent une menace existentielle ». Joyaux de l’humanité, les forêts maintiennent l’équilibre trouvé entre les animaux, les végétaux et les peuples autochtones.

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