L’UA, à travers une stratégie, dévoile la vision africaine de l’économie bleue

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Grâce à une gestion efficace, l’exploitation durable des ressources des océans, des mers, des lacs et des rivières – aussi appelée économie bleue – pourrait largement contribuer à la hausse de l’économie mondiale et particulièrement celle africaine. Consciente du fait que l’exploitation durable des plans d’eau peut générer des revenus supplémentaires dans le continent noir, l’Union africaine (UA) a diffusé sa stratégie de l’économie bleue dans ce domaine large et complexe. Ce texte vient enrichir la réflexion africaine sur l’exploitation des ressources maritimes d’un État jusqu’à l’utilisation des mers et des océans pour le transport maritime international.

« L’Afrique compte 38 États côtiers et insulaires et un littoral de plus de 47000 km. C’est une immense opportunité de développer l’économie bleue », avait déclaré Cyrus Rustomjee, expert dans le domaine et chercheur principal au Centre for International Governance Innovation lors de la conférence sur l’économie bleue durable à Nairobi, au Kenya, organisée par le Kenya, le Canada et le Japon, en novembre 2018.

« L’expansion de la pêche, de l’aquaculture, du tourisme, des transports et des ports maritimes peut contribuer à réduire la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire et énergétique, l’emploi, la croissance économique et les exportations, la santé des océans et l’utilisation durable des ressources marines », avait-il précisé. Ce potentiel a obligé l’UA de se pencher sur l’élaboration de lots de documents.

Plusieurs documents ont posé les bases de la réflexion. Ils ont tous comme cadre de référence la vision 2063 de l’UA. Cette vision n’est pas un retour aux États-Unis d’Afrique de Nkrumah ou Nyerere. C’est l’affirmation d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». Un des buts principaux est de développer l’économie bleue et celle des océans pour accélérer la croissance économique. Plusieurs domaines prioritaires ont été définis : les ressources maritimes et l’énergie, les transports maritimes, les opérations portuaires, la gestion durable des ressources naturelles et la conservation de la biodiversité.

Parmi les nombreux documents de l’UA, deux sont à retenir :

– La Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans (Stratégie AIM 2050 de 2014), qui a pour vision générale de « favoriser la création d’une plus grande richesse des océans et des mers d’Afrique en développant une économie bleue florissante, durable, sécurisée et respectueuse de l’environnement ». Le partage de l’information, la communication, la collaboration, la coopération et le renforcement des capacités restent la philosophie fondamentale, avec l’objectif général de réaliser un développement et une intégration accrue du continent.

– La Charte de Lomé (2016), qui a pour objectifs principaux de prévenir et réprimer la criminalité nationale et internationale, protéger l’environnement en général et l’environnement marin dans l’espace des États côtiers et insulaires, promouvoir une économie maritime, l’économie bleue/marine, florissante et durable. En appui de ces textes, l’analyse de la Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique de fin 2019 paraît importante.

L’importance de l’économie bleue

Pour les dirigeants africains, cette économie bleue est synonyme de préservation des ressources naturelles, respect de l’environnement et croissance durable bénéfique pour tous. Portée par cette dynamique favorable, l’UA, pose dans cette stratégie, les bases nécessaires pour une transition vers une économie maritime, sûre, prospère, durable et intégrée, en conformité avec l’objectif 14 du développement durable. Il s’agit, selon Noël Ndong  du site d’information allafrica.com, d’inciter l’ensemble des États à mieux prendre en compte les nouveaux enjeux dans le cadre de la (re) formulation de leurs stratégies nationales et régionales.

Avec ses 38 États côtiers, le continent africain dispose d’innombrables atouts pour tirer profit de l’économie bleue. Mais de nombreux obstacles environnementaux, institutionnels, économiques, sécuritaires restent à franchir pour réaliser cet objectif ambitieux. La mauvaise gouvernance, le changement climatique, la pêche illégale, la piraterie, les trafics de stupéfiants freinent le développement d’une économie bleue pérenne. Face à l’accroissement de la pression démographique, de la prévention de l’insécurité alimentaire et de la satisfaction de la demande énergétique, l’économie bleue revêt une dimension stratégique.

La stratégie de l’économie bleue de l’Afrique

La stratégie de l’économie bleue de l’Afrique se décline autour des cinq thématiques suivantes : Pêche, aquaculture et conservation des écosystèmes; Navigation maritime, transport et commerce; Energie durable, extraction de minéraux, gaz, industries innovantes; Durabilité de l’environnement, changement climatique et infrastructures côtières; Gouvernance, institutions et actions sociales.

Moctar FICOU / VivAfrik                          

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