RDC : les terres spoliées restituées aux communautés

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En République démocratique du Congo (RDC), les plantations de palmiers à huile de la société Feronia-PHC (Plantations et Huileries du Congo) sont là depuis plus de 110 ans. C’est une catastrophe sans fin pour les habitants des villages touchés, dont la réalité rime avec accaparement des terres, violence et misère. Les villageois et les militants du RIAO-RDC luttent contre cette situation.          

Les forêts tropicales humides du bassin du Congo sont encore largement intactes. Mais la conversion des palmeraies en plantations industrielles contribue également à leur destruction. En République démocratique du Congo, les plantations de palmiers à huile de Feronia – PHC ont une « tradition de destruction » centenaire, à l’origine de la disparition de 25 000 hectares de forêt. La taille des concessions est gigantesque : elles s’étendent sur 107 000 hectares, soit plus de 10 fois la superficie de Paris.

Le conflit : violations des droits de l’homme pour l’huile de palme

La violence et les violations des droits dont se plaignent les habitants de la région sont particulièrement préoccupantes. Ils n’ont jamais consenti à l’établissement des plantations, leur terre ancestrale leur a tout simplement été dérobée et avec elle, leurs moyens de subsistance. Ils subissent des actes de violence épouvantables comme l’assassinat de l’activiste Joël Imbangola en 2019 ou la mort d’un couple accusé d’avoir volé des fruits de palmier à huile en 2015.

En février 2021, suite à une manifestation contre la société d’huile de palme Feronia-PHC, plusieurs villageois ont été arrêtés, dont des membres locaux de l’organisation de défense des droits de l’homme RIAO-RDC. Ils sont accusés d’incitation à la révolte. Deux d’entre eux auraient été menacés de mort. Des violences physiques et des agressions sexuelles sur des femmes auraient également été signalées.

Notre partenaire RIAO-RDC

Afin de faire respecter les droits des villageois, Jean-François Mombia Atuku a fondé en 2006 l’organisation RIAO-RDC, dont il est encore le directeur à ce jour. Pendant des années, il a dû vivre en exil, au Congo-Brazzaville, en Ouganda et plus récemment au Sénégal. Fin 2020, il est retourné à Kinshasa avec sa famille, malgré tous les dangers qui le menacent dans son pays d’origine.

L’action des militants de RIAO-RDC consiste à documenter les abus dans les concessions de Feronia-PHC, informer les villageois de leurs droits, les soutenir pour les faire valoir et organiser des manifestations.

Des dimensions qui rendent la résistance coûteuse

Les activités du RIAO-RDC peuvent être très coûteuses en raison de la taille gigantesque des concessions et de l’isolement au milieu de la forêt tropicale. Par exemple, le voyage de sept heures en bateau de Lokutu, où se trouve l’une des plantations, à la capitale provinciale de Kisangani coûte 700 euros rien que pour la location du bateau, à laquelle s’ajoute la même somme pour le carburant. Parfois, la venue des membres du RIAO est absolument nécessaire lorsqu’ils aident les habitants au cours de réunions officielles ou d’audiences au tribunal. Un déplacement en moto-taxi dans les villages les plus reculés peut revenir jusqu’à 100 euros aux militants. Pour Jean-François Mombia Atuku, qui réside à Kinshasa à plus de 1000 kilomètres de là pour des raisons de sécurité, les visites dans la région sont également inévitables.

L’action de RIAO-RDC et de Jean-François Mombia Atuku a besoin de votre soutien financier pour assumer ce type de frais. Merci d’avance à celles et ceux qui les aideront. Chaque euro compte.  

Moctar VivAfrik

Avec sauvonslaforet.org  

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