Alertes sur la fragilité et la dégradation de l’environnement dans la corne de l’Afrique et au Sahel

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Antonio Guterres : 2021, une « année cruciale » pour le changement climatique

A moins de huit mois de la COP 26 (du 1er au 12 novembre) de Glasgow au Royaume-Uni, le patron de l’ONU a rappelé que 2021 est une « année cruciale » dans la lutte contre le changement climatique. La réussite de cette conférence cruciale va matérialiser les promesses faites dans le cadre de l’Accord de Paris, note Agence d’Information d’Afrique Centrale (ADIAC). La ville de Glasgow, au Royaume-Uni, va abriter du 1er au 12 novembre la prochaine COP 26. Celle-ci a été reportée d’un an en raison de la Covid-19. « Le monde reste loin de l’objectif de l’Accord de Paris dans la limite de 1,5 degré Celsius. C’est pourquoi nous avons besoin de plus d’ambition sur l’atténuation, l’adaptation et le financement », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. La coalition mondiale pour des émissions neutres en carbone doit se développer pour couvrir plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre (GES), « un objectif central des Nations unies cette année », a-t-il souligné. Pour Antonio Guterres, la volonté d’atteindre la neutralité carbone doit servir de nouvelle norme, partout et pour tous, et dans tous les secteurs. Il a rappelé la nécessité d’une percée en matière d’adaptation et de résilience au changement climatique, invitant les donateurs et les banques multilatérales de développement à augmenter leur part du financement à au moins 50% de leur soutien au financement climatique. Le chef de l’ONU a insisté sur le rôle de chefs de file à jouer par les pays développés et ceux à forte croissance économique en matière d’ambition climatique, avec des objectifs fixés pour 2030, et une feuille de route menant à la neutralité. « Les grandes économies et les membres du G20 doivent montrer la voie », a-t-il averti. Puis, il a appelé les pays développés à respecter leur engagement pris il y a 10 ans, réaffirmé lors de l’Accord de Paris en 2015, de mobiliser 100 milliards de dollars par an de financement climatique en faveur des Pays en développement (Ped). « Cela doit être entièrement réalisé à l’approche de la COP26, a-t-il souligné. Je compte en particulier sur les pays du G7 pour y parvenir », a-t-il dit. Les engagements ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. L’ONU Climat vient de publier le rapport de synthèse initial sur les contributions nationales déterminées (NDC). Il montre que les nations doivent redoubler d’efforts et soumettre des plans d’action nationaux sur le climat plus solides et plus ambitieux en 2021 si elles veulent atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de limiter la hausse de la température mondiale de 2°C, idéalement à 1,5°C, d’ici la fin du siècle. Le niveau d’ambition indique que les changements dans les émissions totales de ces pays seraient faibles, moins de 1%, en 2030 par rapport à 2021. Le Giec, en revanche, a indiqué que les fourchettes de réduction des émissions pour atteindre l’objectif de température de 1,5 °C devraient être d’environ -45 % en 2030 par rapport à 2010. La nécessité d’accroître l’ambition est donc élevée et urgente, comme le montre le rapport, bien que celui-ci couvre actuellement moins de la moitié des parties à l’Accord de Paris. Et de nombreux Ped ont toujours un besoin urgent de soutien pour mettre en œuvre des mesures de lutte contre le changement climatique. Patricia Espinosa, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a précisé que le rapport de synthèse est un « instantané, et non une image complète » des NDC. La Covid-19 ayant posé des défis importants à de nombreux pays en ce qui concerne la réalisation de leurs soumissions en 2020, et qu’un deuxième rapport sera publié avant la COP 26, en espérant que de nombreux autres pays, en particulier les principaux émetteurs, y seront inclus.

Vie sauvage : pour la protéger, il faut la connaître, titre hier Maghreb Arabe Presse (MAP)

Peu de Marocains savent que des espèces rares et uniques comme le serval, le caracal ou encore le vautour percnoptère existent toujours au Maroc, et que le Royaume est deuxième à l’échelle de la méditerranée, après la Turquie, en matière de biodiversité riche et diversifiée. En effet, le Maroc abrite une mixture entre des écosystèmes d’origine afrotropicale et des écosystèmes avec des extensions eurasiatiques, ce qui lui confère une biodiversité riche et originale profitant à une vie sauvage prospère, avance MAP. Mais, de l’avis des observateurs, cette vie sauvage au Maroc est de plus en plus mise à mal, à cause notamment de la détérioration des habitats naturels des différentes espèces endémiques du Royaume. Le changement climatique, l’agriculture intensives, le braconnage ou encore le pâturage excessif, sont autant de problèmes qui menacent la biodiversité et la vie sauvage au Maroc. Un travail de préservation, mais aussi de sensibilisation s’impose. « Le Maroc a déjà perdu beaucoup d’écosystèmes et la biodiversité est sujette à des enjeux environnementaux divers », avertit Imad Cherkaoui, enseignant-chercheur à l’université Sultan Moulay Slimane (Béni Mellal – Khénifra). « Une grande partie de la biodiversité est perdue et une bonne partie est très menacée à cause de la dégradation de l’habitat naturel des espèces, la surexploitation, le commerce illégal ou encore le braconnage », a-t-il fait remarquer dans une déclaration à la MAP, citant à titre d’exemple des espèces disparues telles que le lion de l’Atlas, le léopard de l’Atlas, le phoque moine et l’antilope bubale, rapporte le site marocain. « Cette situation appelle de sérieux efforts de conservation ! » selon Imad Cherkaoui, indiquant que dans le cadre de ces efforts, le Maroc a ratifié plusieurs conventions internationales portant sur la protection de l’environnement et la vie sauvage, dont la convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices, l’accord de l’AEWA, qui porte sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie et la convention RAMSAR sur la protection des zones humides. D’autre part, souligne le MAP, le Maroc a mis en place une dizaine de parcs naturels et un réseau de plusieurs dizaines d’aires protégées, qui sont des outils de conservation qui permettent de protéger ce qui reste de ces écosystèmes uniques. « Ce réseau d’aires protégées, établi à travers le Plan directeur des aires protégées, a même été reconnu par l’UNESCO comme un patrimoine naturel », s’est-t-il félicité, évoquant à titre d’exemple la biosphères de l’arganeraie (800.000 Ha), la réserve de biosphère de la cédraie, la réserve de biosphère des oasis de Tafilalet et une réserve intercontinentale, la seule de son genre dans le monde qui s’étend du Rif à l’Andalousie, et qui protège des écosystèmes qui sont partagés entre le Maroc et l’Espagne. Louant l’ouverture des autorités concernées sur les ONG, M. Cherkaoui a relevé que le rôle de la société civile ne se limite pas uniquement au plaidoyer, mais peut aller jusqu’à la cogestion des ressources naturelles. Pour sa part, Oussama Abaouss, journaliste spécialisé dans le patrimoine naturel du Maroc estime que pour protéger la vie sauvage, il faut la connaître.  Aussi, dans une déclaration similaire, il regrettait la méconnaissance des Marocains Des espèces d’arbres, les mammifères et les reptiles remarquables qui n’existent qu’au Maroc. Aussi, il a fait savoir que l’histoire biologique du Royaume et les écosystèmes façonnés par sa topographie font que le Maroc a plus que 33 types d’écosystème unique. « La vie sauvage existe encore au Maroc », s’est-il félicité, insistant sur l’impératif de sensibiliser les Marocains quant à la richesse de la biodiversité qu’abrite le Royaume. « Si on ne connaît pas l’espèce menacée, on ne peut pas la protéger », a-t-il ajouté, notant qu’aujourd’hui, les jeunes écoliers doivent apprendre à connaître le patrimoine naturel de leurs pays. ». Un travail de sensibilisation doit être réalisé sur le long terme, à travers l’éducation nationale et sur le court terme, à travers les médias au profit du large public, a-t-il conclu. Instituée par l’ONU en 2014, la journée mondiale de la vie sauvage célèbre, le 3 mars de chaque année, les nombreuses formes de la faune et de la flore sauvages. Elle vise à faire prendre conscience de la multitude d’avantages que sa conservation procure aux populations. Dans un message à cette occasion, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a exhorté les gouvernements, les entreprises et les gens du monde entier « à redoubler d’efforts pour préserver les forêts et les espèces forestières, ainsi qu’à écouter et à soutenir les populations forestières ».

Fragilité dans la corne de l’Afrique et au Sahel, titre hier Maghreb Online 

La Corne de l’Afrique et le Sahel font partie des régions les plus fragiles du monde : pauvres, dépourvus d’infrastructures de base et de présence de l’État sur une grande partie de leurs territoires respectifs, et tous deux forment des foyers de conflits et d’instabilité politique aggravés par le changement climatique. Ce document de travail DIIS (Danish Institute for International Studies) se concentre sur l’identification des notions évolutives de fragilité qui pourraient renforcer les efforts de stabilisation danois dans la Corne et le Sahel. Il met en avant les notions de fragilité qui s’éloignent d’une focalisation sur des institutions étatiques fortes vers les capacités d’adaptation des populations de l’arrière-pays de la Corne et du Sahel à faire face aux conflits et à la variabilité climatique. Le document donne un aperçu de ce domaine en évolution rapide et distille les idées clés, les défis et les options futures en explorant la question, comment pouvons-nous aider les populations du Sahel et de la Corne à rétablir leur responsabilité pour leurs territoires respectifs et la gestion de leur environnement naturel. Selon Maghreb Online, le document aborde cette question en explorant les implications des récentes recherches sur le changement climatique et les moyens de subsistance sur la façon dont nous abordons la fragilité et, par extension, la stabilisation. Sur la base de ces recherches, détaille Maghreb Online le document de travail préconise de passer d’une compréhension sectorielle de la fragilité à une manière de travailler plus conforme aux réalités contextuelles, parallèlement à « l’approche globale » de la stabilisation que le Danemark promeut. Le message clé est que, sur le plan programmatique, les efforts de stabilisation danois dans les deux régions pourraient bénéficier d’une focalisation plus explicite sur le soutien de la variabilité qu’exigent les stratégies de subsistance dominantes et qui doivent être prises en compte si l’on veut obtenir des résultats durables en matière de sécurité et de développement. Ne pas le faire ne servira qu’à marginaliser les communautés clés et pourrait les pousser encore plus dans les bras de groupes radicaux. Nous affirmons que les agriculteurs et les éleveurs sont des experts dans la gestion de la variabilité, et nous discutons des meilleures pratiques et des options politiques émergentes pour exploiter ces compétences afin d’atténuer et de relever efficacement les défis liés au changement climatique et aux conflits. Plusieurs recommandations ont été émises dont : l’adoption d’une approche « système de systèmes » de stabilisation pour soutenir la complémentarité de l’élevage et de l’agriculture dans des écologies de ressources partagées ; la promotion de la cohérence et une focalisation géographique entre les efforts de stabilisation régionaux et nationaux qui se chevauchent ; l’adoption d’une perspective de mobilité sur les efforts de développement, en les alignant sur les chaînes d’approvisionnement en bétail, les couloirs de transhumance et les routes de migration saisonnière.

Congo s’engage à réduire la dégradation des mangroves et des zones humides associées

Le 3 mars de chaque année est célébré la Journée africaine de l’environnement. A cette occasion, le gouvernement de la République du Congo qui n’est pas resté en marge de cette célébration a prononcé une déclaration lue par la ministre du Tourisme et de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault.

Dans cette déclaration, la ministre a tenu d’abord à rendre hommage à celle que ses compatriotes surnommaient affectueusement « MAMA MITI », « La mère des arbres » décédée voilà bientôt dix ans à Nairobi au Kenya, informe ADIAC. Et depuis lors, le 3 mars de chaque année, la journée africaine de l’environnement s’accompagne d’un hommage à Wangari Maathai, cette femme d’exception, prix Nobel de la paix, élevée en 2005 au rang d’ambassadrice itinérante des forêts du Congo par le président Denis Sassou N’Guesso et dont un boulevard de Brazzaville porte le nom. Pour la ministre Arlette Soudan-Nonault, nul doute que le thème choisi en 2021 pour cette journée africaine de l’environnement aurait recueilli l’approbation de cette grande dame : « Renforcer l’héritage des mangroves et des côtes africaines pour améliorer la résilience à la pandémie Covid-19 ». La ministre du Tourisme et de l’Environnement a fait savoir également que depuis les années 1990, il est observé dans le monde une forte pression sur les régions côtières, qui se traduit par la dégradation de ces zones humides, d’après le site. Les raisons de cette dégradation sont multiples mais principalement, il s’agit des lotissements, des infrastructures, et de toute activité s’exerçant sans tenir compte de la fragilité des mangroves. Et le Congo n’est pas épargné par cette tendance néfaste. L’expansion, ces dernières années, de la ville de Pointe-Noire, capitale économique du Congo construite à fleur d’océan, a été accompagnée d’un impact négatif extrêmement significatif sur les écosystèmes des mangroves des sites de Mazra et de la Loya. La surexploitation des ressources pour des utilisations diverses, le développement urbain et économique, la pollution, les conséquences des changements climatiques, mais aussi l’ignorance, et l’absence de législation ou réglementation appropriée, ont favorisé la destruction quasi-totale de ces écosystèmes qui jadis faisaient la beauté des lieux et attiraient des visiteurs. Les études cartographiques du Centre national des inventaires et d’aménagement des forêts démontrent ainsi que les superficies des mangroves, qui s’étendaient sur 506 hectares au Sud de Pointe-Noire dans les années 2000, ont régressé de 90% en quinze ans, pointe ADIAC. « Face à cette situation, notre pays n’est pas demeuré inactif. Le président de la République du Congo, chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso ? s’est engagé à intégrer plusieurs initiatives internationales et régionales en ratifiant de nombreux accords relatifs à l’environnement en général et à la gestion durable des forêts, dont les mangroves, en particulier », a déclaré la ministre. Le Congo s’est ainsi doté d’outils et de stratégies qui contribuent à la réalisation de ces engagements, notamment l’inscription de certains sites sur la liste des zones humides d’importance internationale, le programme REDD+, l’Accord de Paris ainsi que les objectifs mondiaux des Nations unies pour les forêts et les objectifs de développement durable, informe le site. En 2013, a poursuivi la ministre, le Congo a bénéficié de la part du Fonds pour l’environnement mondial d’un financement qui lui a permis de mettre en œuvre un projet visant à réduire la dégradation des mangroves et des zones humides associées, à travers le renforcement d’une collaboration intersectorielle et la participation des communautés locales. Ses résultats, doivent impérativement être confortés et améliorés. En ces temps difficiles où le Covid-19 accroît la vulnérabilité des populations, il est en effet nécessaire de mettre en place des mesures visant à assurer la résilience de ces populations en accordant une vraie place aux mangroves, dont les fonctions écologiques, biologiques, économiques et socioculturelles sont évidentes. Enfin, la ministre du Tourisme et de l’Environnement a souligné que l’Afrique, est particulièrement exposée aux dangers du réchauffement climatique et donc à la montée des eaux. « Publié il y a moins de deux ans, un rapport de la Banque mondiale évoquait une avancée de l’Océan atlantique allant jusqu’à 4 mètres sur les côtes d’Afrique de l’ouest et jusqu’à 2 mètres sur les côtes d’Afrique centrale, du Cameroun à l’Angola en passant par le Congo. Prendre conscience de l’intérêt vital des mangroves pour la protection de notre littoral est donc, plus que jamais, un impératif », a conclu la ministre.

Maïmouna Diop (Stagiaire/VivAfrik)

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