Projet d’hydrogène vert : La Namibie porte son dévolu sur Hyphen Hydrogen Energy

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La Namibie regorge un potentiel immense pour la production d’énergie renouvelable, notamment l’hydrogène vert. Hormis cette ressource, le pays des horizons sans fin dispose également des diamants, minerais, uranium, patrimoine naturel, parcs nationaux : le potentiel de la Namibie est immense. C’est dans cette perspective que le gouvernement du pays d’Afrique australe a annoncé qu’il choisirait le consortium franco-allemand Hyphen Hydrogen Energy comme soumissionnaire préférentiel pour son projet d’hydrogène vert sur le parc de Tsau Khaeb. Si l’étude de faisabilité en cours est concluante, l’exploitation devrait débuter en 2026.

Le projet namibien d’hydrogène vert au parc national de Tsau Khaeb, non loin de la ville côtière de Lüderitz, va être piloté par Hyphen Hydrogen Energy. Le choix du groupe franco-allemand comme soumissionnaire préférentiel a été annoncé par le gouvernement via avis d’attribution après la procédure d’appel d’offres.

« En tant que gouvernement, notre rôle est de faciliter le développement de nos économies verte et bleue – et à cette fin, nous avons décidé de donner la priorité au développement urgent d’actifs d’hydrogène vert en Namibie pour accélérer la décarbonisation de notre système énergétique », a déclaré le président Hage Geingob, lors d’une réunion de dirigeants, en marge de la 26ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) qui se tient du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow en Écosse sachant que la Namibie est un pays touché de plein fouet par le changement climatique.

La disponibilité des terres n’est donc pas une contrainte au développement d’énergies renouvelables à grande échelle, dont l’hydrogène vert. Le pays en a urgemment besoin, car les effets du changement climatique créé par le phénomène connu sous le nom de El Niño provoquent de plus en plus des conditions météorologiques extrêmes telles que les inondations, les sécheresses prolongées et la dégradation des terres. Dans un rapport publié en juillet 2021, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) rappelle les conséquences de la sécheresse en Namibie. Parmi elles figurent le décès du bétail, la baisse de la production agricole, l’insécurité alimentaire et surtout les pénuries d’eau potable.

Face à ces menaces climatiques, le gouvernement a lancé l’initiative : développement du corridor sud (SCDI) dans la région de Kharas, la plus méridionale de la Namibie. Dont le projet le plus emblématique est le premier projet d’hydrogène vert à grande échelle, pour un montant de 9,4 milliards de dollars. À la COP26, le gouvernement a annoncé que son choix s’était porté sur le consortium franco-allemand Hyphen Hydrogen Energy comme soumissionnaire préférentiel.

Le projet a pour objectif la production d’ici à 2030 de 300 000 tonnes d’hydrogène vert pur et d’ammoniaque verte, à destination des marchés local et international. La production va démarrer en 2026 avec une unité de production de 2 gigawatts (GW) d’énergie renouvelable, puis atteindre les années suivantes les 5 GW, en plus d’un complexe d’électrolyse de 3 GW. Le coût total des travaux est estimé à 9,4 milliards USD.

A terme, la Namibie s’attend à des retombées économiques importantes, se positionnant comme distributeur pour l’Afrique australe et l’Europe, et encaissant des droits de concession, une contribution au fond souverain, des impôts et la taxe environnementale. Au moins 18 000 emplois directs devraient être créés, dont 3000 permanents, et les communautés environnantes bénéficieront notamment du surplus d’eau dessalée par l’usine.

Si l’accord contractuel est signé après les procédures financières et juridiques, Hyphen exploitera le site sur une période de 40 ans. Pour le PDG, Marco Raffinetti, Tsau Khaeb est l’un des « 5 meilleurs emplacements au monde pour la production d’hydrogène à bas prix, avec la combinaison de ressources éoliennes et solaires terrestres, co-implantées à proximité des routes d’exportation maritimes et terrestres ». Il a salué les efforts du gouvernement pour « positionner le pays à l’avant-garde des ambitions africaines en matière de production d’hydrogène vert ».

Ce projet n’est en effet que le premier d’un plan d’envergure visant décarboniser complètement l’économie namibienne. Nangula Uaandja, directeur du Conseil namibien pour la promotion et le développement des investissements, assure que des challenges encore plus compétitifs sont prévus sur le segment de l’hydrogène vert.

Ce faisant, la Namibie se place aussi en concurrent de son voisin sud-africain, qui multiplie depuis quelques années les actions (projet d’hydrogène vert de Boegoebaai, Hydrogen Valley, etc.) pour devenir le leader régional de ce secteur.

Moctar FICOU / VivAfrik

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