L’Association des distributeurs d’intrants agricoles (NAIDA) du Nigéria ont plaidé pour la réservation par les fabricants d’urée, de 35 % de leur production au profit du marché local. Cette exhortation intervient dans un contexte où le prix de vente de l’engrais atteint des sommets en raison de sa faible disponibilité. Le sac de 50 kg d’urée s’échange actuellement en moyenne à 18 000 nairas (43 $) contre 5 500 nairas (13 $) il y a deux ans, Selon la NAIDA.

Rappelons qu’au Nigeria, l’industrie des engrais a bénéficié de nombreux investissements durant la dernière décennie. Si cela a permis au pays de gagner le statut d’exportateur d’urée, les acteurs locaux souffrent paradoxalement d’un manque de disponibilité du produit dans le pays.

Cette situation est principalement liée à la priorité accordée à l’exportation par les principaux producteurs d’urée du pays à savoir Dangote Fertilizer, Notore et Indorama, a fait savoir l’association. Qui relève que cette dernière entreprise exploite notamment dans l’Etat de Rivers, la plus importante usine d’urée du monde dotée d’une capacité installée de production de 1,4 million de tonnes du produit par an.

A cet effet, le président de la NAIDA, Kabiru Fara a expliqué sa version des faits en ces termes. « Nous avons des défis parce que ces compagnies préfèrent exporter leur produit à un prix plus élevé sur le marché international pour avoir des devises étrangères plutôt que de satisfaire les producteurs locaux. Ces compagnies n’ont pas de problèmes avec le coût à l’importation des matières premières parce qu’elles s’approvisionnent localement. Dans ces conditions, je ne sais pas pourquoi, elles ne peuvent pas livrer leur produit sur le marché local ».

Ces différents problèmes d’approvisionnement pourraient plomber les efforts déployés actuellement par le gouvernement pour améliorer la disponibilité et l’accessibilité des engrais aux exploitants, ont soutenu les observateurs.

Dans le pays qui est le second marché des engrais en Afrique subsaharienne derrière l’Afrique du Sud, le niveau d’utilisation par hectare reste encore faible. Selon les données de la Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la consommation atteignait en 2018, 16,6 kg par ha contre une moyenne de 25 kg par ha pour l’ensemble du continent. Ce chiffre est également inférieur à celui de certains pays de la sous-région ouest-africaine comme le Sénégal (21,7 kg) et le Ghana (18,7 kg).    

Moctar FICOU / VivAfrik                                         

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