Les chefs coutumiers et administratifs de Tshopo (RDC) accusés d’ingérence dans la gestion des forêts communautaires

En République démocratique du Congo (RDC), les autorités coutumières et les responsables politico-administratifs de la province de Tshopo, la première province à accorder les forêts communautaires aux communautés locales, sont accusés par certains membres des communautés et organismes locaux d’ingérence dans la gestion des forêts communautaires.

Rappelons que, dans le cadre du programme « Gouvernance forestière »  de WWF-RDC bénéficiant de l’appui financier de l’Agence norvégienne de développement de la coopération (NORAD), une mission d’experts de la société civile environnementale s’était rendue dans la province de la Tshopo en fin d’année 2018 afin d’assurer la formation des experts de cette société civile et le suivi des accords des clauses sociales dans la concession forestière 18/11 appartenant à la société IFCO, ainsi que les concessions 047/11 et 46/11 de la CFT situées dans les territoires de Bafwasende, Banalia et Ubundu.

Dans le cas des forêts de Basugo et Bapondi, situées respectivement à 138 et 143 km sur la route nationale numéro 4 (RN4)  à l’Est de Kisangani, cette ingérence a été énergiquement dénoncée.

Hormis Basugo, dans la localité Bapondi, le Chef de secteur de Bekeni-Kondolole, Victor Kitabu est accusé d’avoir attribué des portions de terre à des tiers dans la concession qui n’est pas la sienne.

Suffisant pour la présidente du comité local de gestion des forêts communautaires, Valentine Natikotiko, de déplorer cet état de fait en ces termes. « Les gens plantent le cacao, les palmiers dans ma forêt communautaire sans me consulter. Mais quand je vais entreprendre une activité quelconque, ils m’interdisent. C’est le chef de secteur et ses frères qui agissent ainsi alors qu’ils ne disposent pas de foret ».

« Moi je suis Muyego. Valy se bat contre les Bayego. Je ne sais pas si notre gouvernement peut attribuer à quelqu’un un espace et le pouvoir sur un groupement sans que vous n’ayez une portion de terre. Moi, je ne me suis pas trompé. C’est donc l’Etat congolais qui nous a induit en erreur. C’est lui qui m’a attribué l’espace que j’occupe », s’est défendu l’incriminé.  

Signalons que mardi 12 avril 2022, certains leaders communautaires ont porté leurs doléances auprès  du président du comité consultatif des forêts, François Batubu lors de son passage dans leurs localités.

M. Batubu a enfin promis de rédiger un rapport au Gouverneur de la province de Tshopo pour un règlement de ce conflit forestier.

Moctar FICOU / VivAfrik


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