Le Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaroye (CRODT) a organisé, ce mercredi 17 août 2022, un atelier scientifique national de partage des connaissances acquises dans les locaux du Pôle de recherches de Hann (PRH) de l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA). L’atelier international qui s’est intéressé au projet de Gestion et de résilience des pêcheries de petits pélagiques en Afrique de l’Ouest (CREPPAO) notamment dans le Golfe de Guinée est très important. Car, les petits pélagiques côtiers constituent la source de protéines animales la plus accessible aux populations sénégalaises à faible pouvoir d’achat et aux populations de la sous-région.
Venu présider la cérémonie d’ouverture de cet atelier, El Hadji Traoré, Maître de recherche à l’ISRA et ancien directeur scientifique par ailleurs actuel conseiller technique du directeur général de l’ISRA, le Dr Momar Talla Seck a laissé entendre que « les petits pélagiques côtiers jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté au Sénégal en raison, entre autre, de leurs capacités à fournir des moyens d’existences aux populations sans investissements lourd ou un savoir-faire conséquent ».
S’il est avéré que la pêche artisanale sénégalaise reste un filet de sécurité et de stabilité sociale et constitue une composante essentielle du développement local, les pêcheurs de petits pélagiques côtiers sont au cœur de ce dispositif, a estimé le conseiller technique du directeur général de l’ISRA.
Selon lui, « avec le début de la crise alimentaire internationale née de la guerre en Europe, cet atelier de Dakar vient à point nommé dans la réflexion sur la problématique d’une gestion de l’insécurité alimentaire galopante. A ce titre, renchéri-t-il, la valorisation des importants résultats scientifiques, les connaissances et les informations générées par le projet de Gestion et de résilience des pêcheries de petits pélagiques en Afrique de l’Ouest contribueront, à coup sûr, à l’amélioration des normes nutritionnelles des populations sénégalaises et au-delà, ouest-africaine ».
D’ailleurs, dira-t-il, l’Unité d’information et de valorisation des résultats de la recherche (UNIVAL/ISRA) s’est fortement investie dans l’organisation de cet atelier et utilisera les créneaux les plus appropriés, pour que ces résultats de recherche soient appropriés par les utilisateurs finaux.
Poursuivant son allocution, El Hadji Traoré a indiqué que la gestion des pêcheries de petits pélagiques côtiers passe par la disponibilité d’informations fiables et accessibles pour une formulation d’avis scientifiques robustes, base de bonnes politiques de pêche. A ses yeux, la gamme considérable d’informations sociales générées par le projet contribueront à la prise de décisions optimales pour gérer durablement les ressources en pélagiques côtiers et valoriser, au mieux, les captures effectuées.
« Les pélagiques côtiers étant largement partagés par différentes Zones économiques exclusives (ZEE) oust-africaines, la présence des partenaires et compatriotes africains de Mauritanie, de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la Guinée Conakry, et de la Côte d’Ivoire à ce présent atelier, constitue un premier pallier dans cet effort d’une responsabilité régionale partagée dans la gestion durable de ces ressources stratégiques », a fait valoir l’expert sénégalais.
De son côté, le Dr Ndiaga Thiam, directeur général du Centrede recherche océanographique de Dakar-Thiaroye, un département de l’ISRA qui s’occupent de tout ce qui est recherche halieutique et aquacole à l’échelle nationale, a souligné que sa structure pour mission le suivi de la ressource. A l’en croire, le suivi de la ressource est synonyme d’évaluation des stocks. Et c’est cette évaluation des stocks qui permet de diagnostiquer l’état du niveau d’exploitation des ressources aussi bien pélagiques que les autres ressources.
Moctar FICOU / VivAfrik