La communauté de base dénonce l’accaparement d’une portion de la forêt de Tsiazompaniry (Madagascar)

La communauté de base a été dépossédée de sa gestion d’une portion de la forêt de Tsiazompaniry, située à environ 80 kilomètres au sud-est d’Antananarivo, la capitale de Madagascar. Alors que celle-ci protège la forêt depuis près de vingt ans, plusieurs dizaines d’hectares ont été cédés à un particulier après un jugement de la cour d’appel d’Antananarivo, a affirmé Radio France internationale (RFI). Suffisant pour les organisations de la société civile engagées dans la sauvegarde de l’environnement de dénoncer cette décision qu’elles jugent « absurde ».

Selon la correspondante de RFI à Antananarivo, Laetitia Bezain, alors que le ministère de l’Environnement a renouvelé, en décembre 2021, le contrat de gestion de cette forêt pour dix ans à la communauté de base, la décision du tribunal d’Antananarivo – 10 millions d’ariarys d’amende et l’ordre de quitter le terrain – est incompréhensible pour les 200 membres de la communauté de base Tsarafara.

« L’affaire est passée trois fois devant le tribunal d’Ambatolampy et nous avons obtenu à chaque fois gain de cause. C’est grâce à la communauté que la forêt a pu être préservée. En ce moment, nous sommes en difficulté parce que nous avons un financement pour un projet de tourisme, mais comme on ne peut plus entrer dans la forêt, il est à l’arrêt. La population, qui nous soutient, sait que la forêt est très importante. Elle a beaucoup d’impact sur la production des paysans, elle attire les touristes, etc. Nous dire de quitter la forêt, c’est comme nous enlever nos droits et une partie de notre vie », a dénoncé à RFI, Arthur Mahery Andriantsarafara, le président de la communauté de base.

De son côté, le président de l’Alliance Voahary Gasy, plateforme qui regroupe les organisations engagées dans la protection de l’environnement a indiqué que les bénéfices apportés par cette forêt qui borde le lac de Tsiazompaniry ne concernent pas que les communautés locales.

« Cette partie de forêt fournit aussi l’eau à la ville d’Antananarivo. Cette communauté a déjà tout appris : la gestion, la conservation, la restauration de la forêt avec des caféiers, des eucalyptus, des essences autochtones. Donc, tout ce savoir va disparaître d’un coup. C’est pour ça qu’ensemble, toute la société civile, on essaie de défendre ce cas-là parce que ça pourrait devenir une sorte de jurisprudence », espéré Ndranto Razakamanarina.

A l’en croire, la société civile prévoit de se pourvoir en cassation.

Moctar FICOU / VivAfrik     


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