Horticulture : Le Sénégal lance une plateforme d’innovation dédiée aux chaines de valeurs des filières oignon et pomme de terre  

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Le directeur national de l’horticulture, le Dr Macoumba Diouf a présidé, jeudi 3 novembre 2022 à Dakar, la capitale sénégalaise, la cérémonie officielle de lancement d’une plateforme d’innovation dédiée aux chaines de valeur oignon et pomme de terre. Cette initiative entre dans le cadre d’un projet du Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaines de valeur (PROVALE-CV), un projet qui est sous tutelle du ministère de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire.                                    

Cette plateforme d’innovation est du ressort de la mission de la direction de l’horticulture sachant que les projets constituent les moyens ou les outils de mise en œuvre des politiques agricoles définies par notre pays. Mieux, le PROVALE-CV a signé une convention avec pratiquement la totalité des structures du ministère de l’Agriculture parce qu’il « fonctionne sur la base du faire faire », selon M. Diouf.

C’est dans cette perspective que « le PROVALE-CV a signé, avec la direction de l’horticulture, une convention visant à aider à mettre en œuvre certaines de ses missions régaliennes. Il a aussi signé une convention avec l’Institut Sénégalais de recherches agricoles (ISRA) à travers le Bureau d’analyses macro-économiques de l’ISRA (ISRA-BAME) pour que le BAME accompagne la direction de l’horticulture et les organisations de producteurs de ces deux filières mais également les autres acteurs de la chaine de valeur jusqu’aux consommateurs à mettre en place une plateforme d’innovation », a indiqué le directeur national de l’horticulture.

Une plateforme d’innovation est un mécanisme visant à renforcer les capacités d’échanges et d’innovation entre des acteurs mutuellement dépendants, en améliorant leurs interactions en vue de faciliter l’apprentissage et de contribuer à la production ainsi qu’à l’utilisation des connaissances. L’objet de la mise en place des plateformes d’innovation est de renforcer la communication, la coordination, la mise en cohérence des interventions et le partage des connaissances entre les principaux acteurs impliqués dans la filière.

Selon lui, la nouvelle plateforme d’innovation n’est pas une organisation de plus. Elle est un outil très ciblé, qui, dans son organisation, dans ses missions, dans son fonctionnement permet d’être plus efficace dans les interventions au niveau des filières. Retenons que pour l’essentiel, les acteurs des filières oignon et pomme de terre sont les même car, dans la zone éco-géographique des Niayes ou même ailleurs ce sont ces deux filières qu’on trouve sur place. D’où l’intérêt de les mettre ensemble. Ceci permettra d’avoir des actions plus impulsives.

« Le processus de lancement de cette plateforme nous permettra enfin de mettre en place d’une équipe provisoire de coordination qui va accompagner ou conduire la feuille de route convenue pour arriver à une effectivité et une opérationnalisation de la plateforme d’innovation lancée », a conclu M. Diouf.  

« Le projet vise à contribuer à asseoir une croissance économique forte, inclusive et durable et à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales. Sur le plan spécifique le PROVAL-CV a comme objectif d’augmenter durablement les productions agricoles, les emplois et les revenus en milieu rural à travers la mobilisation des eaux de surface et des eaux souterraines », a-t-on précisé dans un document transmis à la presse.    

La même source a fait valoir que c’est dans le but de consolider, de mieux structurer et renforcer les chaines de valeur agricoles, de mettre davantage l’accent sur l’entrepreneuriat rural et la création d’emplois durables particulièrement au profit des jeunes que le gouvernement du Sénégal a élaboré le projet de valorisation des eaux pour le développement des chaines de valeur avec l’appui et le soutien financier de la Banque africaine de développement.

Pour sa part, Daour Guèye, président de la fédération des maraîchers de la zone des Niayes a laissé entendre que sa structure « attend de la nouvelle plateforme des concertations élargies entre les producteurs et le gouvernement sénégalais afin de booster la production d’oignon et de pomme de terre. Elle doit veiller sur ce qui vient de l’Etat vers les producteurs. Je rappelle que l’Etat met en œuvre beaucoup de projets mais malheureusement, chacun y voit que son propre intérêt. Il est temps maintenant qu’on se regroupe autour d’une même structure pour défendre ensemble nos intérêts ».

« Beaucoup de difficultés entravent notre travail. Mais la seule clé de réussite est la concertation mais aussi la sensibilisation au niveau de la base, former ces acteurs de la base pour qu’ils prennent connaissance de leurs problèmes », a, de son côté, souligné Sokhna Ndèye Fatou Ndaw, représentante du président de la filière pomme de terre, Modou Ndiaye empêché. Se prononçant sur leurs contraintes, elle a fait valoir que, s’agissant de «  la filière pomme de terre, il n’y a pas de semences et nous sommes obligés de les importer malgré la crise ukrainienne. C’est pourquoi, nous ne disposons pas de semences de qualités que nous souhaitons obtenir. A cela, s’ajoute « le manque d’accompagnement des autorités, la non-disponibilité d’emballages de qualité, le déficit de magasins de stockage en cas de surproduction, de l’innovation et de la transformation car la croissance de la chaine de valeur ajouté dépend de la transformation », a-t-elle conclu.

Moctar FICOU / VivAfrik  

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