Les inégalités dans le monde se creusent année après année, selon le rapport de l’ONG Oxfam

Le rapport de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam sur les inégalités dans le monde publié en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos est sans équivoque. Année après année, Les inégalités se creusent entre les individus de la planète.

Si l’on se fie aux calculs de l’Oxfam, depuis 2020, deux tiers des richesses produites dans le monde sont détenues par les 1% les plus riches. Des milliardaires qui auraient gagné 2,7 milliards par jour depuis la crise du Covid-19. Le principal constat de cette vaste enquête menée par Oxfam est donc l’accélération de la concentration des richesses aux mains d’une toute petite minorité alors que pour la première fois depuis 25 ans l’extrême pauvreté est repartie à la hausse.

De l’avis de Quentin Parrinello, co-auteur du rapport sur les inégalités, l’augmentation importante du patrimoine des plus riches s’explique notamment par les aides accordées par les États face au coronavirus et aux milliards injectés dans l’économie. « Ce n’est pas parce qu’ils ont fait des choix économiques et stratégiques particulièrement brillants. Et aujourd’hui, on est dans une situation où l’on doit payer la facture de cette crise. Et il semblerait tout à fait logique de les faire contribuer à payer la facture de la crise », a-t-il ajouté.

Une logique qui n’est pas vraiment à l’œuvre à en croire ce représentant d’Oxfam qui dénonce un manque de courage politique. « On a 75 % des pays à travers le monde qui prévoient de diminuer les dépenses dans la santé, dans l’éducation, dans la protection sociale pour payer la facture du coronavirus. Il y a un manque de courage politique, alors même que l’on a vu la nécessité d’avoir un système de santé performant et d’avoir les filets de protection qui protègent les plus précaires », a-t-il souligné à RFI.

Face aux argumentaires des gouvernements évoquant les déficits budgétaires pour baisser les dépenses, Quentin Parrinnello a confié à RFI qu’il faut mieux taxer : « les inégalités, ce n’est pas une fatalité, c’est le résultat de choix politiques. Et lorsqu’on met en place des mesures pour s’attaquer à la concentration des richesses des milliardaires, notamment des mesures fiscales, on a les moyens de s’attaquer aux inégalités. »

Et il prend notamment pour exemple la réforme des retraites annoncée par le gouvernement français. « On a un gouvernement qui met en place une réforme des retraites alors qu’il suffirait de 2% de la fortune des milliardaires français pour éponger le soi-disant déficit incontrôlable du système de retraite. »

Alors que la crise du coût de la vie a été désignée comme le risque majeur qui pèse sur l’économie mondiale pour les deux prochaines années, Oxfam compte bien se faire le porte-voix d’une exaspération sociale qui n’épargne plus aucune région du monde, a fait valoir l’envoyée spéciale de RFI à Davos, Mounia Daoudi.

Moctar FICOU / VivAfrik                           


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