La crise climatique n’était pas en tête des préoccupations au Forum économique mondial (FEM) de Davos en Suisse pour la première fois depuis des années. C’était sans compter la détermination de quelques-uns. Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a accusé certains géants pétroliers d’avoir « colporté le grand mensonge » en cachant les informations dont elles disposaient sur le réchauffement climatique.
Lui emboitant le pas, Greta Thunberg, la militante suédoise pour le climat, a accusé, jeudi 19 janvier 2023, le Forum de Davos de réunir « les gens qui alimentent le plus la destruction de la planète », jugeant « absurde » de les écouter et appelant à une « pression publique massive » contre les énergies fossiles.
Davos est « l’endroit où sont les gens qui alimentent le plus la destruction de la planète, les gens qui sont en plein cœur de la crise climatique, les gens qui investissent dans les énergies fossiles, etc.», a-t-elle relevé, les accusant de mettre la « cupidité » et « les profits économiques à court terme au-dessus des gens, et au-dessus de la planète ».
« Nous semblons les écouter, eux, plutôt que les gens qui sont effectivement affectés par la crise climatique, les gens qui vivent en première ligne, et cela nous dit à quel point la situation est absurde », a dénoncé Greta Thunberg qui regrette un manque de volonté politique internationale ».
La Suédoise participait à un événement organisé en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station de ski suisse, avec d’autres jeunes militantes pour le climat et le directeur général de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), Fatih Birol.
La charge est ensuite venue de l’ancien vice-président américain et militant pour le climat, Al Gore, qui a dénoncé le manque d’ambition des dirigeants politiques. L’échec absolu, selon lui, c’est la nomination du sultan Ahmed al-Jaber, patron de la compagnie pétrolière ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company) des Émirats Arabes Unis comme président de la COP 28. « Il ne s’agit pas de savoir si c’est quelqu’un de gentil ou d’intelligent, l’apparent conflit d’intérêts sape la confiance à l’heure où les militants en viennent à se dire que les personnes qui ont le pouvoir ne font pas leur travail », a dit Al Gore. On ne peut pas laisser les compagnies et les États pétroliers nous dicter leur rythme, a-t-il lancé hors de lui.
Moctar FICOU / VivAfrik