Au Niger, la justice a ordonné la suspension de l’exploitation d’une mine d’uranium canadienne dans le nord du pays qui a été assignée en justice par des Organisations de la société civile (OSC) pour faire évaluer son impact environnemental. Ce collectif d’organisations de la société civile de la région d’Agadez veut que soit réévalué l’impact de cette exploitation minière sur l’environnement.
« Nous déclarons bien fondées toutes les demandes introduites par les ONG », peut-on lire dans l’ordonnance rendue lundi 13 février 2023 par un juge du tribunal de grande instance d’Agadez, qui a rejeté par ailleurs toutes les exceptions soulevées par les avocats de la Société des mines de Dasa (SOMIDA SA) et de l’État du Niger.
Nous « ordonnons à la société des mines de Dasa (SOMIDA SA), la suspension de l’opération d’exploitation de la mine sise sur le site EMOLES 4 », a renchéri le tribunal.
Cette décision intervient après l’assignation en justice le 3 janvier 2023 par un collectif d’organisations de la société civile de la région d’Agadez de l’entreprise canadienne Global Atomic, actionnaire de la Société des mines de Dasa (SOMIDA).
Ce collectif exige « la reprise » et « l’expertise » de l’étude d’impact environnemental qui, a-t-il affirmé, a été « bâclée » et faite « sans la participation de la population concernée ».
Dans ce document, le juge a ordonné à la SOMIDA SA, créée en août 2022 et détenue à 80% par la compagnie canadienne Global Atomic et à 20% par l’État du Niger, de suspendre ses opérations d’exploitation de la mine, de publier l’étude d’impact environnemental et le cahier des charges. Il a aussi ordonné le suivi et l’évaluation par la société civile.
Au sein de l’une des organisations de ce collectif, on se dit satisfait de cette décision. Selon cette ONG, l’étude d’impact environnemental avait été bâclée, des erreurs faites dans les prélèvements et analyses, et la population n’avait pas été consultée. La société civile attend maintenant de savoir si SOMIDA SA va faire appel. Le délai pour le faire est de quinze jours.
Cependant, les avocats de la SOMIDA SA et de l’État du Niger n’ont pas réagi pour l’instant à cette ordonnance.
Rappelons que le 10 août 2022, l’État du Niger et Global Atomic ont créé la SOMIDA SA, dotée d’un capital de deux milliards de francs CFA (3 millions d’euros), dont 80% sont détenus par la compagnie canadienne et 20% par l’État du Niger.
Moctar FICOU / VivAfrik


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