Une étude du Centre national de la recherche scientifique (CNR) a démontré la responsabilité du réchauffement climatique dans la sécheresse de l’année 2022. Mieux, le réchauffement climatique est responsable de l’étendue et de l’intensité de la sécheresse de l’année 2022.
En effet, une étude du CNRS publiée vendredi 17 février 2023 dans la revue Environnemental Research Letters a expliqué comment l’augmentation de la température en Europe renforce les phénomènes associés, comme la sécheresse. Le point de départ des chercheurs c’est l’étendue géographique de cette sécheresse. Elle a touché la France, l’Espagne, l’Allemagne, la Suisse, l’Angleterre, et le nord de l’Italie. D’après l’un des auteurs, sur certains secteurs il n’a pas plu depuis 2015.
A noté que l’année 2022 a été particulièrement chaude et sèche en Europe. Et le changement climatique est à l’origine de l’amplification de cet épisode de sécheresse, a révélé une étude scientifique conduite par une équipe de chercheurs du CNRS.
Les scientifiques ont donc comparé le comportement des anticyclones sur deux périodes différentes. Une avant le réchauffement climatique, l’autre après 1941. La conclusion c’est que le réchauffement de l’atmosphère, qui était de 1,2 degré en 2022 en Europe a renforcé l’étendue géographique et l’intensité des anticyclones. « L’augmentation de la température dans les expériences dans des boîtes de gaz, nous montre qu’on peut voir des phénomènes d’expansion de l’air », a expliqué Davide Faranda, chercheur au CNRS co-auteur de l’étude.
« Donc dans le cas des anticyclones, on a une expansion comme un ballon qui se gonfle. Ce gonflement ne peut pas continuer à l’infini parce que l’atmosphère est limitée par la tropopause, poursuit le scientifique. Et après cette limite on doit intensifier l’anticyclone parce qu’on ne peut pas faire une expansion encore plus grande ».
Dans la note de synthèse qu’il a fait paraître sur son site, le Centre national de la recherche scientifique a ainsi expliqué que pour démontrer la responsabilité du « changement climatique anthropique » (due à l’être humain, NDLR), ses chercheurs avaient employé la méthode dite des « analogues de circulation ».
Comme Davide Faranda, l’un des auteurs de l’étude, l’a résumé sur Twitter, ce procédé a permis aux scientifiques de mettre en lumière le rôle des émissions de CO2 dans l’intensification et l’extension des zones de haute pression présidant à la sécheresse. En effet, outre l’Angleterre, la France et l’Espagne, l’Allemagne, la Suisse et la Lombardie ont également été gagnées par cette fièvre atmosphérique l’an passé.
La conséquence c’est que les pluies sont repoussées plus loin. D’après une autre étude à paraître bientôt, les sécheresses risquent de se renforcer dans les régions méditerranéennes.
Moctar FICOU / VivAfrik


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