Agriculture – Sénégal : Le CNCR considère la maîtrise de l’eau comme la condition sine qua non de la mise en valeur du foncier

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Le porte-parole du Cadre de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) a affirmé, vendredi 3 mars 20223 que la maîtrise de l’eau est la condition sine qua non pour une mise en valeur du foncier permettant le développement de l’agriculture sénégalaise.

« Pour mettre en valeur le foncier pour le développement de notre agriculture, on va peut-être nous équiper, ce qui est important. Mais, il faut surtout maîtriser l’eau, la première matière première, le premier intrant agricole pour travailler la terre et développer les cultures, notamment toutes les spéculations en saison des pluies comme en dehors de l’hivernage et atteindre la souveraineté alimentaire », a affirmé Sidy Bâ.

M. Bâ, membre du Groupe de dialogue sur les politiques publiques (CDSP), s’exprimait lors de la mise en place d’une cellule zonale de veille sur la gouvernance foncière au profit des régions du bassin arachidier : Diourbel, Kaffrine, Fatick et Kaolack.

Cette cérémonie est organisée à l’initiative du Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (CRAFS), une structure créée en 2010.

La maîtrise de l’eau est le premier levier sur lequel les autorités publiques devraient s’appuyer, afin de faire en sorte que l’eau soit à la portée des producteurs, a estimé Sidy Bâ.

Qui a déclaré que « sans la maitrise de l’eau, nous allons faire fausse route pour aller vers le développement de l’agriculture, la souveraineté et la sécurité alimentaires. Si on avait de l’eau, on pourrait cultiver l’arachide, le maïs et d’autres variétés culturales en période sèche ».

Poursuivant son allocution, il a suggéré que « nous autres membres de la société civile agricole, il faut que nous soyons une véritable cellule de veille sur la gouvernance foncière, parce que les tentatives peuvent venir de partout et faire miroiter à nos communes et villages beaucoup d’argent, ce qui crée un risque de spoliation foncière ».

Il a estimé que le développement de l’agriculture sénégalaise passe nécessairement par un meilleur accès des exploitants familiaux au foncier. Selon lui, le Sénégal ne sera jamais émergent si l’accent n’est pas mis sur l’agriculture.

« Mais, malheureusement, l’aspect politique domine de très loin les aspects économiques liés notamment à l’agriculture, alors qu’il y a la famine qui frappe à nos portes. Les récoltes de l’année dernière sont extrêmement mauvaises et les gens ne parlent que de politique, aidés en cela par des journalistes », s’est-il indigné.

Sidy Bâ a, par ailleurs, rappelé que, « dès le départ, le CNCR (…) a indiqué qu’il faut miser sur les exploitations familiales pour atteindre la souveraineté et la sécurité alimentaire ».

« Si on veut atteindre la souveraineté alimentaire, il faut développer l’agriculture, en accompagnant les producteurs que nous sommes, à refertiliser les terres, parce que celles-ci sont relativement pauvres et il faut qu’on ait un foncier de qualité, en s’appuyant sur les fertilisants organiques et biologiques. Les fertilisants chimiques ayant fait leurs effets », a-t-il plaidé.

Il a rappelé que « de Louga jusqu’à Kaolack, les terres sont très pauvres » et qu’« il faut les restaurer, les sécuriser et les laisser à la disposition des organisations de producteurs ».

Moctar FICOU / VivAfrik

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