Le Maire de Dakar qui voit la capitale sénégalaise abriter le Forum mondial sur l’économie sociale et solidaire (GSEF) 2023 a décliné une grande ambition au sortir de cette rencontre de haute porté à susciter la création de 20 millions d’opportunités de formation, d’expérience professionnelle, d’emplois, d’accès au financement à partir de 2023 pour atteindre les Objectifs du développement durable (ODD) en 2030.
Organisatrice de cette biennale pour « la première fois en terre africaine », la mairie de Dakar a décidé de mettre les petits plats dans les grands en vue d’offrir « 20 millions d’opportunités » aux Africains en 2023 dans le sillage des Objectifs de développement durable fixés d’ici à 2030 par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Ce programme municipal est synthétisé à travers « la plateforme DK20/23/30 », d’après Barthélémy Dias, qui a fêté en janvier 2023 sa première année à la tête de la mairie de Dakar.
« On ne parle pas de vouloir offrir 20 millions d’emplois. On parle de 20 millions d’opportunités de formation, d’éducation, d’emploi, de financement, d’échanges. Imaginez-vous aujourd’hui le jeune sénégalais, le jeune ivoirien, le jeune congolais, le jeune marocain avoir l’opportunité d’échanger avec le cofondateur de Microsoft, l’Américain Bill Gates, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui est aujourd’hui une référence dans l’agriculture et l’élevage ou la star sénégalaise du championnat américain de basketball, Gorgui Sy Dieng ? C’est une opportunité qu’on lui offre », a illustré l’ancien maire de la commune dakaroise de Mermoz-Sacré-Cœur, faisant comprendre que les retombées du forum ne seront pas destinées qu’aux Dakarois, mais à tous les Africains pour qui cette thématique a un sens élevé.
Le Maire de Dakar a pris la responsabilité de porter la voix de l’Afrique pour cette première édition sur le continent. Il rappelle que le secteur informel représente 80% de l’économie du Continent alors que 70% de sa population a moins de 30 ans. Ce capital humain est frappé par le chômage, le sous-emploi, le manque de formation et d’opportunités. « La croissance de l’Afrique pourrait être deux fois plus forte si notre Indice de développement humain (IDH) était plus élevé » a-t-il ajouté.
« L’économie sociale et solidaire parle à tous les Africains. Certains l’appellent communément le secteur informel, d’autres l’économie exclue du système classique bancaire. En Afrique, ce secteur représente plus de 70% de nos économies respectives. Aujourd’hui, c’est une écrasante majorité des Africains qui vivent des métiers de la rue. Ils contribuent grandement, significativement, quantitativement et qualitativement à nos économies respectives », a expliqué Barthélémy Dias, appelant les gouvernements des pays africains à agir pour un changement de paradigme dans le secteur bancaire.
Pour sa part, Victorine Ndeye, ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire s’est félicitée de l’état d’avancement des préparatifs du Forum mondial de l’économie sociale et solidaire. Le Gouvernement du Sénégal a fait de l’économie sociale et solidaire une priorité fondamentale qui contribue à renforcer une société démocratique et à créer de la valeur ajoutée dans les secteurs formel et informel par la redistribution des richesses, en promouvant les entreprises et les organisations fondées sur la solidarité et l’importance des enjeux sociaux.
Cette ambition requiert une collaboration étroite avec l’ensemble des acteurs du développement économique et social, a expliqué Barthélémy Dias. L’ « Appel de Dakar » aura une tonalité résolument offensive. « Nous voulons un Forum d’action, et pas seulement un Forum d’idées » a poursuivi Barthélémy Dias.
Ce rendez-vous international s’articule autour de plusieurs temps forts : les 1er et 2 mai 2023, un Pré-forum Jeun’ESS, dédié aux jeunes, reconnaissant leur participation à cette économie de l’avenir, créatrice d’emplois et de nouvelles opportunités; le 3 mai 2023, un Pré-forum Femm’ESS, une journée dédiée au rôle vital des femmes au sein des structures et entreprises de l’ESS ; et les 4, 5 et 6 mai 2023, le Forum principal, décliné en 7 grandes thématiques ou « parcours » : co-construction des politiques publiques créatrices d’emploi décents pour les jeunes et les femmes, économie bleue, économie verte, économie numérique, financement, dialogue politique et recherche.
Le GSEF est un événement international organisé tous les deux ans pour promouvoir l’économie sociale et solidaire (ESS) dans le monde entier. Les éditions précédentes s’étaient tenues à Séoul (2014), Montréal (2016), Bilbao (2018) et Mexico (2020). Cette année, le forum réunira entre 4500 et 5000 participants venant de tous les continents. Les villes membres du GSEF sont les principales organisatrices de cet événement.
Moctar FICOU / VivAfrik