La BAD approuve un financement visant à soutenir les femmes et les jeunes dans le secteur de l’agro-industrie au Kenya

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Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le 6 juin 2023 à Abidjan, un investissement en fonds propres de 18 millions d’euros dans l’Africa Guarantee Fund (AGF) et un autre de 1,2 million d’euros pour soutenir les jeunes et les entrepreneuses engagés dans les chaînes de valeur agricoles au Kenya. C’est ce qu’a indiqué un communiqué de presse diffusé à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire le 26 juin 2023.

Ce financement a été fourni par l’Union européenne (UE) dans le cadre de son partenariat avec le Groupe de la Banque africaine de développement.

Cette approbation constitue « une nouvelle étape importante dans la mise en œuvre du partenariat avec l’Union européenne, qui témoigne également de l’importance accordée au rôle des femmes et des jeunes dans le secteur agricole au Kenya », a déclaré, dans le texte, la directrice générale du Groupe de la Banque pour l’Afrique de l’Est Nnenna Nwabufo.   

La demande de financement des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) demeure non satisfaite au Kenya et a été aggravée par les perturbations causées par la pandémie de Covid-19. La Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) estime le déficit de financement des PME à 19,38 milliards de dollars, ce qui représente 30 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Selon le communiqué, l’enquête de la Banque mondiale sur le climat des affaires (Business Pulse Survey – BPS, en anglais) montre que de nombreuses entreprises potentiellement viables sont encore en difficulté. Le secteur agricole emploie la plus grande partie de la population, en particulier dans les zones rurales, et représente 60 % des exportations du Kenya. Selon les données de la Stratégie agroalimentaire pour les jeunes au Kenya (Kenya Youth Agribusiness Strategy, en anglais) 2017-2022, 64 % des chômeurs kenyans sont des jeunes âgés de 18 à 35 ans, la majorité délaissant l’agriculture pour des secteurs non agricoles à croissance rapide dans les zones urbaines.

Les femmes se heurtent à de nombreuses contraintes qui entravent leur accès au financement et la croissance de leurs entreprises. Il s’agit notamment d’un manque de compétences en gestion d’entreprise, d’obstacles juridiques, sociaux et politiques, d’un accès limité aux réseaux et à l’information, et d’options de financement inadéquates pour répondre à leurs besoins spécifiques.

Les banques perçoivent souvent les entreprises dirigées par des femmes comme risquées en raison de la piètre qualité ou du faible nombre d’actifs pouvant servir de garantie et de la taille généralement plus petite des entreprises. Par conséquent, soutenir les entrepreneuses et catalyser l’investissement privé dans ce segment sont des mesures cruciales pour favoriser une croissance économique inclusive au Kenya, lit-on dans le document officiel.

Pour qui, citant l’étude économique de 2017 réalisée par le Bureau national des statistiques du Kenya, les prêts des banques commerciales dans ce secteur en 2016 ne représentaient que 3 %, le niveau de risque de ce segment de clientèle étant jugé élevé.

Moctar FICOU / VivAfrik

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