L’African Population and Health Research Center (APHRC) a organisé un Panel sur le développement et la décolonisation de la recherche en Afrique francophone qui a enregistré la presence de l’ancien ministre Sénégalais de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Mary Teuw Niane est revenu sur les enjeux de la recherche sur les OGM et le nucléaire en Afrique.
D’après lui, “l’Afrique subit les contrecoups de ce qui se passe dans les pays développés, notamment les changements climatiques, la transition écologique. C’est de grandes batailles qui se déroulent aujourd’hui en Occident. Elles sont décalées il y a deux ou trois siècles de la période d’industrialisation de l’Europe ou de l’Amérique, elles ne peuvent donc pas être répertoriées en Afrique. Le choix des sujets de la recherche pose problème et il faut que le pays soit en mesure de fournir au paysan, cultivateur, pêcheur, ce dont il a besoin. Il faut dans ce cas orienter les recherches vers ces domaines respectifs”.
Poursuivant son allocution, M. Niane a ajouté qu’“on nous interdit presque de le faire et que d’une certaine façon on se soumet. Parmi ces domaines, il y a les Organismes génétiquement modifiés (Ogm), le nucléaire. Je le dis, parce que je confesse devant vous. Étant ministre, j’ai convoqué nos chercheurs qui travaillaient dans ces domaines-là pour leur dire ce que nous pouvons faire pour le Sénégal. Je vous assure qu’ils avaient peur de me parler. C’est la même chose quand je parlais du nucléaire. Et nous oublions que ces questions-là sont au cœur de la résolution de beaucoup de problems”.
“En effet, nos médicaments sont fabriqués à partir de ces produits-là, des bactéries modifiées permettent de produire des médicaments. S’agissant du nucléaire, il a permis au Sénégal d’éradiquer la mouche tsé-tsé. Au niveau des Niayes, le nucléaire permet de fabriquer des semences de sorgho, des rayons isotopes avec une durée de vie très courte pour le traitement du cancer qui est d’ailleurs le seul traitement qui existe réellement. Dès qu’on parle de ces choses-là, les gens ont peur. Je pense que les chercheurs africains en parlant de la décolonisation doivent aussi se décomplexer par rapport à ces questions. Vous ne pouvez pas faire de la recherche de qualité en vous enfermant entre Africains. Il faut faire très attention à cela. On accepte entre médiocres de s’auto évaluer’’, a-t-il renchéri.
Moctar FICOU / VivAfrik


Laisser un commentaire