Le président nigérian Bola Tinubu, également président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a dénoncé, à la tribune des Nations unies, le pillage des ressources minières de son pays et d’autres pays d’Afrique par des groupes liés à des entités étrangères.
Bola Tinubu s’est adressé mardi 19 septembre 2023 à l’Assemblée générale des Nations unies, réunie pour sa 78ème session annuelle à New York. Bien qu’il soit l’un des pays les plus riches en ressources minérales, le Nigeria a un secteur minier peu développé. L’activité minière est en partie dominée par des exploitants illégaux, liés parfois à des groupes criminels. Une situation que vivent également des pays comme la République démocratique du Congo (RDC) ou le Burkina Faso.
Il a expliqué à ce propos que « le chaos qui frappe les régions riches en ressources ne respecte pas les frontières nationales. Soudan, Mali, Burkina Faso, RCA, la liste est longue. Les problèmes frappent également à la porte du Nigeria. Des entités étrangères, soutenues par des criminels locaux qui aspirent à devenir de petits chefs de guerre, ont réduit des milliers de personnes en servitude pour extraire illégalement de l’or et d’autres ressources ».
Cette situation rapporte des milliards de dollars à ces groupes extrémistes, privant l’Etat des fonds indispensables pour améliorer le quotidien des populations. Il a appelé les pays membres de l’organisation à œuvrer ensemble pour dissuader ces mouvements extrémistes, a renchéri le président Tinubu.
La sortie du président nigérian intervient à un moment où son gouvernement s’efforce de mettre en valeur les ressources minérales du pays évaluées à plus de 700 milliards de dollars. La question du banditisme et les insurrections dans plusieurs régions ont en effet découragé les investisseurs étrangers. Le pays ne dispose par exemple que d’une seule mine d’or industrielle en activité, Segilola, opérée depuis 2021 par Thor Explorations.
Pour changer la donne, Abuja veut créer des conditions favorables à l’investissement minier, en renforçant sa lutte contre les mineurs illégaux et les groupes extrémistes qui contrôlent parfois leur activité. Un ultimatum de 30 jours a ainsi été annoncé début septembre pour permettre aux mineurs illégaux de quitter les sites occupés et rejoindre des coopératives artisanales formelles. La création d’une nouvelle compagnie minière nationale dont le rôle sera de favoriser les investissements étrangers dans le secteur a été aussi annoncée.
Moctar FICOU / VivAfrik


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